Préter une mitsva révolutionnaire

Prêter, une mitsva révolutionnaire
Par le Rav Eliahou Elkaïm de la yéchiva

L’une des mitsvoth dont parle la paracha de cette semaine attire notre attention sur la Mitsva de prêter de l’argent aux nécessiteux. Un acte bien plus important qu’on ne l’imagine?

« Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, ne sois point à son égard comme un créancier, n’exige pas de lui des intérêts. » (Exode 22 ; 24).

Quel toupet!


DANS LE Traité talmudique
Bétsa (page 25/b),
on peut lire le passage
suivant : « On a enseigné au
nom de rabbi Méïr : ‘Pour
quelle raison la Torah fut-elle
donnée à Israël ? Parce qu’il
est audacieux’. Et dans l’école
de rabbi Ichmaël, il est dit : ‘A
Sa droite, pour eux, une loi de
feu’, (Devarim 33, 2). Le Saint
Béni soit-Il déclara : ‘Ceux-là
sont susceptibles de recevoir
une loi de feu’. D’autres lisent
le verset ainsi : ‘La Loi de ce
peuple, c’est le feu’, et si la
Torah n’avait pas était donnée
à Israël, aucune nation
ni aucune langue n’aurait pu
lui tenir tête. C’est ce que dit
rabbi Chimon ben Lakich :
‘Il y a trois insolents : Israël
parmi les nations, le chien
parmi les animaux, et le coq
parmi les oiseaux (…)’ ».

Parachath et Haftarath Yithro


Parachath Yithro ? La Tora et les autres peuples

Avant de donner la Tora aux enfants d’Israël , Hachem l’a proposée aux autres nations de la terre, et celles-ci l’ont refusée parce qu’elle ne convenait pas à leur tempérament ( ?Avoda zara  2b ; voir aussi Devarim  33, 2). C’est ainsi que les descendants d’Ismaël, dont le destin est de « porter la main contre tous » ( Berèchith  16, 12), n’ont pas pu accepter l’interdiction de voler, et ceux d’Esaü, qui « vivent de leur épée » ( Berèchith  27, 40), ont dû décliner celle de tuer.

En revanche, lorsqu’Il l’a donnée aux Hébreux, ce fut sous la menace : « Si vous acceptez la Tora , ce sera bien ; sinon, là sera votre tombeau ! » ( ?Avoda zara  2b et 3a).

Le cheval et la mer



Le char céleste

La « Chirat haYam » s’ouvre avec ce
verset : « Je veux chanter à l’Eternel, car sublime, Il a été sublime. Le
cheval et son cavalier, Il les a lancés
dans la mer [Sousse véRo’hvo Rama
baYam] » (Chémot, 15, 1).
En fait, derrière cette express
sion « Le cheval et son cavalier »
se cache un enseignement de toute
première importance. Le Talmud
prescrit en effet : « On n’interprète
pas les lois concernant les relations
interdites [Arayot] devant trois personnes ; ni l’acte de la création
[Maassé Béréchit] devant deux personnes ; ni même l’oeuvre du Char
[Maassé Merkava] devant une
seule personne » (Traité ‘Haguiga,
page11/b).

Simplement, entendre ta voix



Se pressant sur les
rives de la mer Rouge
et piégés de toutes
parts d’un côté par les
Égyptiens et de l’autre
par la mer, les Enfants
d’Israël « éprouvèrent
une grande crainte et
ils implorèrent D.ieu ».
Rachi explique qu’en
cet instant, les Enfants
d’Israël reprirent à leur
compte « la profession »
particulière de leurs
ancêtres Avraham,
Its’hak et Yaacov… et ils
se mirent à prier !

Un point mérite cependant
d’être éclairci sur cette
explication extraite du Midrach : pourquoi nous est-il dit
précisément à cet endroit que la
démarche des Hébreux consista
ici à reprendre l’héritage de leurs
ancêtres ? En quoi cette prière des
Enfants d’Israël était-elle différente de toutes celles évoquées au
fil des autres versets ?

Chabbat Chira



Alors que les Enfants d’Israël ont entamé un chant lors de la disparition des Egyptiens dans la mer Rouge, le septième jour de Pessa’h, nous ne récitons pourtant pas le Hallel complet. Une anomalie qui mérite d’être expliquée…

« Lorsque ton ennemi tombe, ne te réjouis pas ;s’il succombe, ne jubile pasen ton coeur ! »,(Proverbes 24, 17)

Cette semaine, notre Chabbat porte le nom de « Chabbat Chira » conformément au Cantique de la mer que nous lisons à l’occasionde la paracha Béchala’h. Or, cette lecture de la Torah est remarquable dans la mesure où cet épisode fondateur de l’Histoire juive se distingue par le fait qu’après avoir été libéré du joug égyptien, le peupled’Israël offrit littéralement sa voix à l’Eternel !