Le jeûne des premiers nés


Le jeûne observé par les premiers-nés la veille de Pessa’h est une coutume très répandue autant que respectée par la majorité des
communautés juives du monde. Pourtant, son origine n’apparaît pas dans le Talmud de manière aussi explicite qu’on pourrait s’y
attendre puisqu’on ne la décèle presque qu’à demi-mots…

Le jeûne des premiers-nés n’apparaît en
effet à aucun endroit du Talmud de
Babylone. Sa mention la plus formelle
figure dans la « Massé’het Sofrim », l’un des
« petits Traités » du Talmud justement considéré
avec une importance moindre que les
autres enseignements talmudiques. On peut
y lire les lignes suivantes dans lesquelles,
à travers une « permission » de jeûner, est
aussi mentionnée la coutume du « jeûne des
premiers nés » alors déjà observée : « C’est
pourquoi on ne prononcera pas des supplications
pendant tous les jours de Nissan et
on ne jeûnera pas jusqu’à ce que s’écoule le
mois de Nissan, hormis les premiers-nés qui
jeûnent la veille de Pessa’h et les personnes
délicates, pour qu’elles puissent consommer
la matsa au soir avec appétit » (chapitre 21,
3).

Servir D.ieu tout en mangeant


La mitsva de manger de la « matsa » constitue la centralité du repas du
Séder. Toutefois, selon l’avis du Gaon de Vilna (Massé Rav, 185), durant
tous les autres jours de la fête de Pessa’h, chaque fois que nous avalons un
« kazaït » de matsa, nous accomplissons encore cette mitsva, à l’instar de
l’obligation de s’asseoir de la Soucca qui dure tout au long de la fête.

BIEN QUE le fait de manger la
veille de Yom Kippour ou
de manger du pain le jour
du Chabbat constitue
selon certains
une mitsva de la
Torah (voir Min’hat
‘Hinoukh, mitsva
313, 9),
dans ces
deux cas
pourtant, ce n’est
pas tant la nourriture
elle-même qui
constitue l’essentiel
de la mitsva (‘heftsa),
mais l’action de
l’homme (gavra) qui
la consomme.
De même, à
chaque fois
que nous
p r e n o n s
place dans la Soucca
pour y consommer
un kazaït de pain, la
mitsva ne concerne
pas tant le pain lui-même (‘heftsa)
que l’homme (gavra) qui s’en
nourrit. A l’époque du Temple en
revanche, la viande des Kodechim
(les sacrifices) constituait en soi
l’objet même de la mitsva (‘heftsa).
Elle pénétrait ainsi dans le corps
de celui qui la consommait, et non
seulement le faisait vivre, mais
elle lui apportait la haute dimension
de sainteté attachée alors à cet
aliment.

Cachérisation des ustensiles

 

Par Rav Benitah
1) Il est interdit d'utiliser pendant Pessa'h tout ustensile dont on s'est servi pendant toute l'année avec du ‘Hamets, à moins de le cachériser. Ceci inclut l'évier, le plan de travail dans la cuisine, la table etc…(Même si ces ustensiles sont restés longtemps sans être utilisés)

Totem et tabou


LES SACRIFICES constituent
sans aucun doute l’une
des interrogations majeures
du judaïsme. Quel
sens en effet peut-il y avoir
à amener le monde animal
– et même végétal – à servir
les visées religieuses (sacrées)
de l’humanité ? Ne serait-ce
pas là l’expression d’une profonde
méconnaissance de sa
raison d’être ? Pour preuve,
n’avons-nous pas assisté ces
derniers siècles à l’édification
d’une société enfin « libérée
» de son rapport au divin
et qui, exempte désormais de
toute « dette » envers la transcendance,
a prouvé qu’il était
possible de vivre un rapport
authentique – parce que véritablement
humain – au monde
au-delà de toute sacralisation
en excès ?

La voix du Sinaï


A l’intérieur de la tente

La Paracha Vayikra (1, 1) s’ouvre
sur ces mots : « Il appela Moché et
D.ieu lui parla de la tente d’assignation
pour lui dire ». Commentant
ce verset, le Midrach (Torat
Cohanim, 1, 4) enseigne : « ‘De
la tente d’assignation’ : cela nous
apprend que le son de la voix s’arrêtait
et ne sortait pas en dehors
de la tente. Est-ce parce que le
son de la voix était faible ? Non,
car le verset précise : ‘La voix’,
(Bamidbar, 7). Or, de quelle voix
s’agit-il ? De celle qui est explicitement
décrite dans les Psaumes :
‘La voix de l’Eternel est forte, la
voix de l’Eternel est majestueuse,
la voix de l’Eternel brise les cèdres’,
(Tehilim, 29, 4-5). S’il en
est ainsi, pourquoi est-il dit : ‘De
la tente d’assignation’ ? Afin de
nous enseigner que la voix s’arrêtait
[et ne dépassait pas la tente
d’assignation-Ndlr]. Ainsi qu’il
est écrit par ailleurs : ‘La voix
des ailes des anges se faisait entendre
jusqu’à la cour extérieure
[du temple] comme l’exclamation
de la voix du D.ieu Tout-puissant
[Kel Chakaï] quand Il parle’, (Ezéchiel,
10, 6). Est-ce parce que le
son de la voix était faible ? Non,
car le verset précise : ‘Comme
l’exclamation de la voix du D.ieu
Tout-puissant quand Il parle’. Or,
par ailleurs, il est dit : ‘Et j’entendais
le bruit de leurs ailes quand
elles s’avançaient pareilles au
murmure d’eaux puissantes, à la
voix du Tout-puissant ; une voix
tumultueuse, comme celle d’un
campement’, (Ezéchiel, 1, 24) ».

La lumière du joug divin


En entamant le troisième Livre
de la Torah dont la vocation
principale consiste à
énoncer les lois des sacrifices et du
service sacerdotal, D.ieu interpelle
Moché en ces termes : « Il appela
[Vayikra] Moché et lui parla ainsi
depuis la Tente d’assignation (…) ».
Le fil conducteur qui relie cet appel
lancé depuis le Sanctuaire
avec l’offrande d’animaux est riche
et profond. A travers plusieurs
discours prononcés par le rav Chmouël
Bornstein de Sokhotchov
zatsal, l’auteur du « Chem miChmouël
» (décédé en 1926) transmis
et transcrits dans son ouvrage au
fil des années, nous pourrons percevoir
quelques étincelles de la
grande lumière qui se cache derrière
ces enseignements.

La pureté de l’âme juive


La pureté de l’âme juive
La coutume veut que dès leur plus jeune âge, les enfants d’Israël fassent
leurs premiers pas dans l’étude par celle des sacrifices ! Ceux-là ne
constituent-ils pas pourtant l’une des dimensions les plus difficiles de la
Torah ?

Les premiers pas…

Dans le Midrach, il est écrit en effet
: « Rabbi Assi a demandé : ‘Pour
quelle raison commence-t-on à enseigner
la Torah aux jeunes enfants
avec la Torat Cohanim [c’est-à-dire
avec les lois concernant les sacrifices
: la paracha Vayikra- Ndlr.],
et ne débute-t-on pas par Béréchit
?’. Il répondit : ‘Parce que de
même que les jeunes enfants sont
purs, les sacrifices sont purs. Que
viennent donc ceux qui sont purs
et qu’ils étudient ce qui est pur ! »,
(Vayikra Raba 7, 3).