Haftarath parachath Be‘houqothaï – Nos véritables racines
Dans cette haftara, le prophète Jérémie compare celui qui a foi en Hachem à celui qui ne met sa confiance que dans l’homme. Tandis que le premier est comme un arbre planté près des eaux, dont le feuillage est toujours vert, et qui continuera, même pendant les sécheresses, de porter ses fruits, le second sera comme arbrisseau dans le désert, voué à la stérilité (Jérémie 17, 5 à 8).
Une Michna des Pirqei avoth (3, 17) développe comme suit cette idée : « Rabbi El‘azar ben Azarya a enseigné : Celui dont la sagesse est plus grande que les actions, à quoi ressemble-t-il ? A un arbre dont les branches sont nombreuses et les racines clairsemées, et le vent vient et le déracine et le jette sur sa face. Car c’est ainsi qu’il est écrit : “Et il sera comme un arbrisseau dans le désert, qui ne jouit pas de ce qui est bon, qui se trouve sur un terrain aride dans le désert, sur un sol salé et inhabitable.” Mais celui dont les actions sont plus nombreuses que sa sagesse, à quoi ressemble-t-il ? A un arbre dont les branches sont peu nombreuses et ses racines touffues. Même si tous les ouragans du monde grondent sur lui, ils ne peuvent pas le faire bouger de sa place, comme il est écrit : “Et il sera comme un arbre planté auprès des eaux, dont le feuillage est toujours vert, et qui continuera, même pendant les sécheresses, de porter ses fruits ” »
Cette primauté que confère cette Michna à l’action sur la sagesse est comprise par Tossafoth yom tov dans le même sens que celle que donne une autre Michna (Avoth 1, 17) : « Ce n’est pas l’érudition qui est l’essentiel, mais l’action. »
En d’autres termes, les véritables racines de l’homme, celles qui lui procurent son épanouissement, ce sont ses actes et non l’accumulation d’un savoir.
Jacques KOHN zal.