Modeste mais non servile



La modestie est certes une valeur morale essentielle dans le judaïsme,
considérée à juste titre comme la pierre angulaire d’un épanouissement
spirituel intègre. Néanmoins, à l’instar de toute chose en ce monde, si cette
qualité devait être mal orientée, elle pourrait alors se retourner contre celui
qui en est porteur.

Au début de notre paracha, la
Torah énumère les douze
hommes délégués pour explorer
la Terre de Canaan en désignant
à la tête de la tribu d’Éfraïm
« Hochéa bin Noun », le fidèle disciple
de Moché. Plus tard, le verset
mentionne que « Moché nomma
Hochéa bin Noun : Yéhochoua », et
ce, en ajoutant à son nom la lettre
« youd » afin que, comme le rappelle
Rachi au nom du Midrach,
« ‘D.ieu te sauve’ du conseil des
explorateurs », (Bamidbar, 13, 16).
Le nom « Yéhochoua » exprime en
effet cette idée de « délivrance divine
».

Miracles et nature.

Miracles et nature


Hachem a ordonné à Moché d’envoyer douze
explorateurs au pays de Canaan, en fait le
territoire d’Eretz Israël. Leur rôle était de
renseigner le peuple hébreu sur l’approche la
plus efficace pour l’armée des Bné Israël afin de
conquérir aisément le pays. Mais tout a ensuite
fort mal tourné…

Depuis la Sortie d’Égypte,
toute la vie de notre peuple
fut une suite ininterrompue
de miracles : la manne tombée du
ciel, le puits d’eau sans cesse disponible
en plein désert et les colonnes
de nuées et de feu qui guidaient et
protégeaient la marche des Hébreux
en ces zones arides et hostiles. En
plus de ces constants phénomènes
surnaturels, le chemin du peuple
était aussi jalonné de miracles ponctuels,
et ce, chaque fois que cela était
nécessaire.

Celle-là mais pas une autre



APRÈS LES remontrances faites
au peuple d’Israël de
s’être affligé lors du récit
des explorateurs et d’avoir
désespéré d’entrer en terre d’Israël,
survient le terrible décret
du Saint Béni Soit-Il de faire
disparaître la génération du désert
à travers un long processus
d’exil et de dislocation qui durera
40 longues années, comme
il est dit : « Une année pour chaque
jour, vous porterez la peine
de vos crimes ! », (Bamidbar, 14,
34).

Tombé du ciel



Lorsque les explorateurs visitèrent la terre d’Israël, ils firent la rencontre
des « Néfilim », ces descendants des géants qui avaient survécu au déluge.
L’occasion donc de nous intéresser de plus près à ces « hommes » hors du
commun…

Alors que les explorateurs sont
à peine rentrés de voyage
et qu’ils entament le récit
de leurs pérégrinations en terre
d’Israël, voilà qu’ils s’exclament :
« Le pays que nous avons vu pour
l’explorer est un pays qui dévore
ses habitants ! Quant au peuple
que nous y avons vu, ce sont tous
des gens de haute taille. Nous y
avons même vu les Néfilim [littéralement
: ceux qui sont tombés-
Ndlr], les enfants d’Anak, descendants
des Néfilim : nous étions
à nos propres yeux comme des
sauterelles, et ainsi étions-nous
à leurs yeux », (Bamidbar, 13, 32-
33). Dans son commentaire sur
la Torah, le Ramban fait remarquer
que les explorateurs furent
tellement impressionnés par les
aspects surdimensionnés d’Erets
Israël – ses eaux si puissantes, ses
fruits si énormes, etc. -, qu’ils en
conclurent que ce pays devait être
habité par des géants (« des gens de
haute taille »). Or, il est remarquable
qu’une telle perception de la
réalité fut comme corroborée par
cette rencontre pour le moins traumatisante
avec les « Néfilim ». C’est
donc sur cette anomalie que nous
avons voulu nous arrêter cette semaine.

Parachath et haftarath Chela?h lekha 2



Parachath Chela?h lekha ? Les trois péchés « capitaux »

La parachath Chela?h lekha est consacrée en grande partie au lachone ha-ra’ (« médisance ») auquel se sont livrés les explorateurs à leur retour de leur mission, et auquel se sont associés les enfants d’Israël.

Ce crime que ceux-ci ont commis en dénigrant Erets Yisraël a eu des conséquences très graves : Dans l’immédiat, ils ont été condamnés par Hachem à errer pendant quarante ans dans le désert avant de pouvoir pénétrer en terre de Canaan. Et à plus long terme, les larmes qu’ils ont versées ( Bamidbar  14, 1) leur ont valu, des siècles durant, de pleurer la perte de leur Temple et de leur terre ancestrale ( Ta?anith  29a).

De grâce, guérit la!


Si le thème de la prière comprend de nombreux chapitres – notamment celui
relatif aux prières quotidiennes ou à celles que l’on prononce sur les tombes
de Justes –, notre paracha de Béhaalotekha parle d’une catégorie revêtant
une importance particulière : il s’agit des prières que l’on prononce pour la
guérison d’une personne malade.

Dans les derniers versets de
notre paracha, la Torah
relate que Myriam et Aharon
proférèrent des paroles de médisance
à l’encontre de leur frère
Moché. Suite à ces propos, D.ieu
s’emporta contre eux et frappa
Myriam de « tsaraat » (une grave
maladie de la peau) en punition
pour ses propos malveillants. Implorant
le pardon divin, Moché
se tourna alors vers D.ieu en suppliant
: « De grâce, Seigneur, guéris-
la, de grâce ! ».

De l’éternité d’Israël


COMME L’INDIQUE le Maharal
de Prague dans la première
partie de son livre
« Netsa’h Israël », l’exil de notre
peuple provoqué par la destruction
du Temple de Jérusalem ne
saurait atteindre son terme tant
que, premièrement, le peuple
juif n’aura pas encore réalisé sa
vocation ; deuxièmement, dans
la mesure où il reste dispersé
à travers les nations ; et enfin,
tant qu’il se trouve sous la domination
politique d’une législation
contraire aux lois de la
Torah…

Parachath et haftarath Nasso2


Parachath Nasso ? Les mérites de Na?hchon fils de ?Aminadav

La fin de la parachath Nasso s’attarde longuement sur les dons offerts par les chefs de tribus, princes d’Israël , à l’occasion de l’inauguration de l’autel du Tabernacle.

Le premier dans l’ordre des donateurs a été Na?hchon fils de ?Aminadav , chef de la tribu de Juda ( Bamidbar  7, 12).

La Tora et le Midrach relèvent, en l’honneur de Na?hchon , deux titres de noblesse :

La conquête de l’ouest


LE DÉPLACEMENT des enfants
d’Israël dans le désert
semble contredire l’ordre
du monde ! En effet, nous plaçant
devant la rose des vents,
nous avons pris le réflexe de
penser que le nord est toujours
ce qui nous fait face… Pourtant,
lors du déplacement du peuple
juif vers la terre d’Israël – le
Nord (tsafon) – se trouve toujours
sur sa gauche, avec, face à
lui, l’Est (mizra’h).

Cette singularité appelle une
réflexion qui devrait nous permettre
de déconstruire quelque
peu certaines habitudes culturelles
étrangères à notre être
juif. En effet, si c’est l’Est qui
nous fait face, c’est bien parce
que le terme mizra’h indique
l’idée même d’apparition : le lieu
d’où l’être, à savoir la lumière du
soleil qui rend possible les phénomènes,
jaillit.