C’est le 27 janvier, 66e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz et Journée Internationale de l’Holocauste, qu’a choisi la Fondation Auschwitz-Birkenau pour lancer une vaste opération sur Facebook.

En effet, l’objectif de cette campagne, intitulée « Agissez maintenant » est la récolte de 120 millions d’euros pour sauvegarder les vestiges du camp de concentration et le musée qu’il abrite aujourd’hui.
Auschwitz n’est pas seulement un symbole de la barbarie nazie pendant la seconde guerre mondiale. C’est aussi le lieu d’extermination de plus d’un million de personnes, très majoritairement des juifs, entre 1941 et 1945. Wladyslaw Bartoszewski, président du Conseil de la Fondation Auschwitz-Birkenau sait de quoi il parle en disant que « "Les baraquements, les fils barbelés et les ruines des crématoriums et des chambres à gaz sont les meilleurs gardiens de la mémoire ; de par leur présence silencieuse ils veillent à ce que personne ne puisse jamais nier que le pire des crimes du XXème siècle a effectivement eu lieu". En effet, il est lui-même un ancien prisonnier de ce camp terrible.
La page Facebook compte déjà plus de 600 fans. La Fondation Auschwitz-Birkenau espère toucher un grand nombre d’internautes par le biais de ce réseau social afin de lever des fonds suffisants pour accomplir sa tache. En cela elle sera aussi aidée par les gouvernements autrichien, allemand et américain qui ont promis de lui verser des fonds à hauteur de 7 millions d’euros.
Mais la Fondation Auschwitz-Birkenau n’est pas la seule à utiliser internet pour perpétuer le devoir de mémoire. En effet le Musée de la Shoa, Yad Vashem à Jérusalem, utilise déjà internet depuis longtemps. Il vient même de lancer sur You Tube un site en farsi destiné aux internautes iraniens. Son but : contrecarrer les allégations du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, sur la non existence de la Shoah. Ce site offrira des témoignages de survivants ainsi que des vidéos, principalement sur le camp d’Auschwitz. Dans son message d’introduction sur ce nouveau site en persan, le président de l’Etat d’Israël, Shimon Peres, espère que les internautes qui le verront ne laisseront pas l’histoire tomber à nouveau dans une telle honte.
Yad Vashem vient aussi de mettre en ligne 130 000 photos consultables en passant par le moteur de recherche google, partenaire de ce gigantesque projet. De plus il est possible à tout un chacun de contribuer à ces archives en ajoutant sa propre histoire ou celle de ses proches ainsi que des documents, photos ou vidéos. Avner Shalev, président de Yad Vashem, pense que les jeunes pourront tirer profit de ce mode de recherche qui leur est familier et que le bénéfice qui en sortira sera sans aucun doute bien supérieur aux commentaires antisémites qu’une telle initiative ne manquera malheureusement pas de provoquer. Le projet est d’ailleurs amené à se développer pour contenir la plus grande part des archives de Yad Vashem.
Au lendemain de la Journée internationale de l’Holocauste, internet se positionne comme un vecteur essentiel dans la transmission de la mémoire aux jeunes générations.