Cela fait exactement quatre vingts ans que le Hafetz Haïm, Rav Israël Meir Kagan zts’l, s'est éteint à l’âge de 95 ans. D’une grande notoriété dans le monde juif orthodoxe, son enseignement est encore largement suivi et il figure parmi les autorités religieuses les plus respectées du vingtième siècle.

Au moment de son décès, en 1933, dans la ville de Radin, en Pologne, le New York Times avait publié un article pour lui rendre hommage. Cet article, qui a été conservé, atteste qu’il était déjà à l’époque présenté comme une grande personnalité du monde juif.
 
L’auteur écrivait notamment que le Hafetz Haïm était « vénéré par les Juifs orthodoxes du monde entier et considéré comme l’un des 36 Justes de sa génération ». Et d’ajouter : « De nombreuses histoires sur sa grande piété  circulent dans toute l’Europe de l’Est et chez les Juifs orthodoxes du monde entier. Le village où il a exercé en tant que rabbin pendant quelques mois est devenu un lieu de pèlerinage pour des milliers de Juifs orthodoxes qui venaient solliciter une bénédiction du Hafetz Haïm ».
 
Mais qui était le Hafetz Haïm ? Né en Biélorussie, à l’époque dans l’Empire russe, le 11 Chevat 5598 (1838), il a étudié dans sa jeunesse dans la ville de Vilna et s’est vite fait une réputation de « Ilouï », c’est-à-dire de génie en Tora.
 
Il a fondé par la suite la Yechiva de Radin, qu’il a dirigée, et a édité son premier livre en 1873, sous le titre de « Hafetz Haïm », consacré aux méfaits de la médisance, Lachon Hara. En 1884, il a publié le premier tome de son Michna Beroura.
 
Il est important de noter qu’il n’a jamais voulu tirer le moindre profit financier de son poste de rabbin, vivant des bénéfices d’une épicerie dont il était le propriétaire et de la vente de ses ouvrages.
 
Le Hafetz Haïm, devenu une sommité religieuse, était en contact permanent avec les autres rabbins éminents de son époque dans toute l’Europe. Il a participé notamment à la fondation et au développement du mouvement orthodoxe Agoudat Israel, toujours présent et actif  dans la vie politique israélienne, et a soutenu la création d’un réseau d’écoles Beth Yaakov pour les jeunes filles religieuses.
 
Le Hafetz Haïm est décédé en 1933, juste avant l’avènement d’Hitler au pouvoir en Allemagne. S’il n’a pas connu l’horreur de la Shoah, il aurait en revanche prédit ce terrible malheur qui devait s’abattre sur le peuple juif.
 
Le Hafetz Haïm reste aujourd’hui un modèle de piété, d’éthique et d’érudition et son enseignement est largement diffusé. Un Kibboutz porte son nom en Israël ainsi que de nombreuses rues à travers le pays.