Pendant 28 ans, Dina a vécu loin de sa famille, dans un village arabe retiré, situé dans les faubourgs de Tulkarem. Elle avait été portée disparue par la police israélienne et ses proches la croyaient morte depuis longtemps.
Ses parents avaient même été convoqués une fois au centre médico-légal pour identifier un corps … qui n’était pas le sien puisqu’elle était vivante.
Personne n’a su, pendant toute cette période, ce qu’elle était devenue, jusqu’à ce premier signe de vie qu’elle a donné il y a quinze jours à peine. Dina a pris contact avec une proche parente qui a immédiatement alerté les services d’urgence de Yad Leah’im en leur donnant tous les renseignements qu’elle détenait. Cette association, rappelons-le, œuvre et lutte sans relâche depuis 60 ans pour préserver le judaïsme en Israël
Les volontaires de Yad Leah’im ont entamé des recherches et ont découvert dans quelles conditions vivait Dina depuis sa disparition, apprenant notamment qu’elle subissait des violences d’une cruauté inouïe. Lorsque les hommes de Yad Leah’im ont enfin réussi à prendre contact avec Dina, elle s’est mise à pleurer au téléphone, en les suppliant : « Je n’en peux plus. Je vous en supplie, sortez-moi d’ici. Je veux retourner vers mon peuple et ma patrie ».
L’organisation a alors mis au point l’opération qui devait sauver Dina avec ses deux plus jeunes enfants, âgés de 8 et 10 ans. Elle a obtenu une autorisation de transit en territoire israélien et les soldats qui étaient de garde au poste de contrôle ont reçu l’ordre de laisser passer la voiture qui devait la transporter avec ses enfants.
Et le jour J est arrivé. Dina a reçu 10 shekels de son mari, pour payer son déplacement jusqu’à Tulkarem, où elle était censée voir un médecin. Suivant les directives de Yad Leah’im, elle est montée dans un taxi qui l’a conduite à l’extérieur du village. Là, elle a changé de véhicule et son nouveau chauffeur l’a emmenée de l’autre côté du poste de l’armée.
Conformément à la coutume observée par Yad Leah’im, de tous temps, fixée par le président et fondateur de l’association, le Rav Chalom Dober Lifshitz zts’l, dès que Dina a annoncé qu’elle était montée dans le taxi, tous les volontaires ont suspendu leurs activités et ont lu des Tehilim (psaumes) pour la réussite de l’opération.
Un peu plus tard, Yad Leah’im a été avertie que la voiture qui transportait Dina et ses deux enfants avait franchi le point de contrôle de Tsahal. Dina est sortie en larmes du véhicule et a été accueillie par plusieurs assistantes sociales attachées à l’association.
Dina est installée maintenant dans un appartement dont l’emplacement est tenu secret pour plus de sécurité. Yad Leah’im a tenu à remercier le ministre de l’Intérieur Eli Ishaï, qui a apporté son aide dans les démarches bureaucratiques qui ont précédé l’opération de sauvetage. Mais il a également tenu à rappeler que de nombreuses Juives étaient encore emprisonnées dans des villages arabes en attendant d’en être délivrées.