Un événement tragique, survenu il y a 70 ans, est rarement évoqué dans les récits portant sur la création de l’Etat. Il s’agit du massacre de 14 combattants juifs à Jérusalem.

Un convoi transportant des matériaux de fortification, qui venait de quitter le Mont Scopus, Har Hatsofim, et prenait la direction de Neveh Yaakov et Atarot, a été attaqué à l’entrée du camp de réfugiés de Shoaffat et 14 soldats ont été assassinés de façon particulièrement atroce par des centaines d’Arabes qui leur avaient tendu une embuscade.

Menahem Harari, qui est l’arrière petit-neveu de l’une des victimes, a entendu cette histoire ‘pendant toute son enfance’ : il a décidé de s’y intéresser de plus près et d’écrire un livre sur le sujet avec l’aide de deux personnes : Yossef Herzlich et le Rav Yair Lieberman. Il a parlé de son projet à Aroutz Sheva.

Rappelant que la localité agricole d’Atarot avait été fondée en 1916 par Moshé Shertok, devenu plus tard Moshé Sharett, second Premier ministre de l’Etat d’Israël, il a indiqué que Yankele Goldenberg, qui était l’oncle de sa grand-mère, apportait à Tenouva, à Jérusalem, des œufs et du lait provenant de l’exploitation.

« En ce jour de jeûne d’Esther, le 13 Adar (24 mars 1948), Yankele dirigeait le convoi. En chemin, lui et ses hommes avaient déjà remarqué que les Arabes préparaient des barrages mais ils ont décidé malgré tout de poursuivre leur chemin ».

« Au carrefour de Shoaffat, la route était bloquée. Le convoi blindé a tenté de forcer le barrage mais il a sauté sur une mine et est resté sur place. Le camion qui transportait les 14 combattants juifs a tenté à son tour de franchir le passage mais des centaines d’Arabes sont alors arrivés et ont lancé des cocktails Molotov sur le véhicule, provoquant l’incendie du toit. Ils ont ensuite ouvert le feu sur les hommes à l’intérieur et ont égorgé le chef du convoi, Yankele Goldenberg hy’d ».

A ce propos, Harari a tenu à rappeler que Goldenberg était ‘un homme de Tora, qui avait décidé de combiner l’étude et le travail’.

Il a poursuivi son récit : « Les 14 soldats ont été assassinés. Un officier britannique s’est rendu sur place pour faire cesser les tirs face au commandant de la légion jordanienne. Ils ont réussi à obtenir une trêve au cours de laquelle les corps des soldats juifs ont été rendus à leur famille alors que les blindés restaient en possession des assaillants ».

Il a ajouté : « A partir de ce moment-là, tous les convois ont été escortés par des forces britanniques. L’endroit était important pour les Britanniques qui utilisaient l’aéroport d’Atarot et ne pouvaient donc pas permettre que des violences aient lieu sur cette artère ».