« Joseph ordonna à ses serviteurs, aux médecins, d’embaumer son père, et les médecins embaumèrent Israël » (Berèchith 50, 2).
Les Egyptiens étaient, certes, passés maîtres dans l’art d’embaumer les morts et d’en faire des momies échappant à toute putréfaction. Cette pratique est cependant contraire à nos traditions séculaires, qui interdisent toute atteinte portée au corps humain, y compris après sa mort. Nous respectons en effet depuis toujours l’ordre donné à Hachem à Adam : « Poussière tu es, et à la poussière tu retourneras » (Berèchith 3, 19) : Le corps doit se décomposer naturellement.
Certains commentateurs, comme le Or ha-‘hayyim, considèrent que si Joseph fit embaumer le corps de son père, ce fut pour l’honorer, et pour ne pas être soupçonné d’indifférence à son égard.
De plus, observe ce commentateur, Joseph savait que le corps de son père resterait intact même sans embaumement. Nous lisons en effet dans la Tora que Jacob « expira et fut réuni vers ses peuples » (Berèchith 49, 33), sans que soit jamais mentionné explicitement son décès. De cette formulation se déduit le principe, affirmé dans la Guemara (Ta‘anith 5b), que « notre père Jacob n’est pas mort ». N’étant pas mort, il n’a pas pu se décomposer, de sorte que son embaumement n’a pas contrevenu à notre loi.
Haftarath Vaye‘hi – David et Joab
Dans ses ultimes recommandations faites à son fils Salomon par David sur son lit de mort, celui-ci s’en prend énergiquement à Joab, son général en chef en même temps que son neveu, lui reprochant « ce qu’il a fait aux deux chefs des armées d’Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasa, fils de Yéther, en les tuant et en versant le sang comme dans la guerre ». Salomon devra « agir selon sa sagesse, et ne pas laisser la vieillesse de Joab descendre en paix dans la tombe » (I Rois 2, 5 et 6).
Joab avait en effet désobéi à plusieurs reprises aux ordres de son roi :
1. Alors qu’Abner, général des armées de Saül, venait de faire allégeance à David, Joab le tua sournoisement (II Samuel 3, 27).
2. Lorsque David avait envoyé Urie, le mari de Bethsabée, sur le champ de bataille, il avait demandé à Joab de le placer en première ligne du front, puis de se retirer et de le laisser seul afin qu’il soit tué par l’ennemi. Cependant Joab, au mépris des ordres reçus, plaça Urie parmi d’autres soldats et provoqua ainsi leur mort (II Samuel 11, 15 et suivants).
3. Joab a tué Absalon, qui s’était rebellé contre son père, le roi David, désobéissant ainsi à celui-ci qui voulait qu’il soit épargné (II Samuel 18, 14).
4. Après la mort d’Absalon, David nomma Amasa, un autre de ses neveux, comme général en chef à la place de Joab. Et celui-ci, aussi traîtreusement qu’il l’avait fait avec Abner, le mit à mort (II Samuel 20, 10).
Après qu’Adonias eut échoué à se faire proclamer roi à la place de son père, Salomon fit tuer Joab, obéissant ainsi aux dernières volontés de David.
Jacques KOHN zal