Près de 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France s’engage à dédommager des rescapés de la Shoah américains qui ont été transportés vers les camps de concentration nazis dans des trains de la SNCF.
Les autorités françaises ont annoncé en fin de semaine qu’elles étaient disposées à verser 60 millions de dollars à un fonds d’indemnisation américain qui dédommagera les survivants chassés de chez eux, en France, pendant la Tourmente, et déportés à bord de ces trains.
Un accord devrait être conclu en début de semaine après une série de négociations qui durent depuis un an avec l’administration Obama.
Près de 76 000 Juifs ont été arrêtés en France pendant cette terrible période et transférés dans des wagons à bestiaux, dans des conditions effroyables, vers les camps de la mort. La plupart d’entre eux n’ont pas survécu, connaissant une mort atroce à Auschwitz ou dans d’autres lieux aussi sinistres.
Ceux qui ont échappé au pire et ont pu se reconstruire aux USA devraient recevoir plus de 100 000 dollars, selon ce nouvel accord. D’autres, qui ont alors perdu leur conjoint, percevront également une indemnité de plusieurs milliers de dollars. Ce sont les estimations du conseiller spécial de John Kerry pour le dossier de la Shoah Stuart Eizenstadt.
Cet accord met fin à une controverse qui dure depuis une vingtaine d’années. Le premier homme d’Etat à reconnaître la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs fut le président Jacques Chirac en 1995 dans son discours prononcé lors des commémorations de la Rafle du Vel’ d’Hiv’.
Mais ce n’est qu’en 2009 que le Conseil d’Etat a affirmé que « la responsabilité » de l’Etat français était engagée dans les déportations des Juifs sous le régime de Vichy ajoutant toutefois qu’il avait depuis réparé globalement les préjudices.