Les violences contre la communauté juive se sont multipliées depuis quelques jours dans l’Hexagone… Mais à Toulouse, un nouveau stade a été franchi dans ce type d’agressions. Le ministère de l’Intérieur s’est contenté quant à lui de lancer un appel général au calme.
Les violences contre la communauté juive se sont multipliées depuis quelques jours dans l’Hexagone… Mais à Toulouse, un nouveau stade
a été franchi dans ce type d’agressions. Le ministère de l’Intérieur s’est contenté quant à lui de lancer un appel général au calme.
Au soir du 5 janvier, une
voiture bélier a été lancée
contre le portail de la synagogue du quartier de Bagatelle
à Toulouse, avant d’être incendiée
par ses expéditeurs. Cet attentat
s’est déroulé à 21h alors que le rav
Jonathan Guez terminait le cours
qu’il venait de donner. « Nous
avons entendu un grand bruit avant
de voir la voiture prendre feu sur
les écrans surveillance ! Heureusement, personne n’a été blessé »,
témoigne le rav Guez.
Les conséquences de cette agression auraient pourtant pu être bien
plus dramatiques puisque sur le
capot d’une seconde voiture garée
50 mètres plus loin les enquêteurs
ont retrouvé trois cocktails Molotov probablement destinés à faire
exploser le véhicule. Rarement des
moyens aussi radicaux n’avaient
été employés contre la communauté juive en France ! Signe de la
gravité des faits, l’enquête devrait
d’ailleurs être confiée à la section
antiterroriste du Parquet de Paris.
Quartier sensible de l’agglomération toulousaine, Bagatelle abrite
une forte communauté musulmane, ce qui fait évidemment
craindre une nouvelle flambée de
violences antijuives liées aux opérations de Tsahal contre le Hamas
à Gaza.
« C’est exactement ce que nous redoutons », concède d’ailleurs Arié
Bensemoun, le président de la
communauté juive de Toulouse qui
voit clignoter en rouge tous les signaux de reprise des violences antc
tisémites. À propos de ces craintes,
il faut reconnaître que les derniers
jours ont été marqués par plusieurs
agressions.
Ainsi, dimanche 4 janvier, un Juif
âgé de 29 ans a été violemment
frappé sur le quai de la station de
RER Auber à Paris par une vingtaine d’individus qui criaient « Palestine vaincra ». Selon le Bureau
national de vigilance contre l’antc
tisémitisme (BNCVA), la victime
a reçu une dizaine de jours d’ITT
(interruption temporaire de travail). Une agression qui s’est dérc
roulée au moment où se terminait
une manifestation pro-israélienne
organisée place de l’Opéra.
Le soir même, c’est la petite synagogue de la station balnéaire des
Sables-d’Olonne (en Vendée) qui
avait vu ses vitres fracassées. Par
ailleurs, un médecin juif a été très
sérieusement blessé par balles,
vendredi dernier, alors qu’il sortait
de son cabinet de Valenton dans
le Val-de-Marne. Si les motifs de
l’agression restent pour l’instant
inconnus, le contexte fait bien sûr
craindre un mobile antisémite. Une
inquiétude également partagée par
la communauté juive de Belgique
– où vit une forte minorité maghrébine – qui a reçu ces derniers
jours de nombreuses menaces.
Devant cette situation très tendue, la ministre de l’Intérieur, Mic
chèle Alliot-Marie a réuni, au soir
du 5 janvier, les responsables du
Conseil français du culte musulman (CFCM) et du Crif, ainsi que
la direction des services de police et de gendarmerie. À l’issue de
cette réunion, elle a appelé les représentants des institutions juives
et musulmanes « à une vigilance
particulière pour faire respecter les
principes républicains ».
Quant au président du Crif, Ric
chard Prasquier, il a rappelé qu’il
était « absolument inconcevable
que le conflit israélo-palestinien
se transporte en France ». Un appel
au calme repris par les responsables du CFCM, même si – comme
le souligne l’un des participants
à cette réunion – « l’influence de
l’organisation musulmane sur les
auteurs d’agressions antisémites
ou les casseurs pro-palestiniens est
absolument nulle ».
Les observateurs auront tout de
même remarqué que malgré la volonté partagée de tout faire pour
que les affrontements sanglants au
Moyen-Orient ne se traduisent une
nouvelle fois en violences anti-juivc
ves, le Crif et le CFCM n’ont pour
l’instant signé aucun communiqué
commun.
Serge Golan
Avec l’accord exceptionnel d’Hamodia-Edition Française
Il est interdit de reproduire les textes publiés dans Chiourim.com sans l’accord préalable par écrit de Hamodia.
Si vous souhaitez vous abonner au journal Hamodia Edition Francaise ou publier vos annonces publicitaires, écrivez nous au :
fr@hamodia.co.il

