Il y a près de 80 ans, un groupe d'archéologues de l'université américaine de Yale a découvert dans la ville de Dura Europos, au cœur du désert syrien, non loin des berges de l'Euphrate, les ruines d'une synagogue antique datant du troisième siècle de l'ère chrétienne.
A l'époque, ces archéologues américains avaient invité leur collègue juif, le professeur Eliezer Sukeinik, qui vivait alors en Israël, à se joindre à leurs recherches. Le professeur Sukeinik avait accepté avec joie. Et à la veille de son retour en Eretz Israël, les chercheurs lui avaient offert, en guise de remerciements pour son aide précieuse, plusieurs céramiques qui avaient été découvert sur les plafonds de la synagogue.
Le professeur Sukeinik avait alors projeté d'exposer ces céramiques dans le musée des antiquités de l’histoire du peuple juif, qu'il avait décidé de créer sur le campus de l'université hébraïque de Jérusalem, installée alors sur le Mont Scopus.
Mais ce musée ne verra jamais le jour. En effet, la guerre d'indépendance de l'Etat d'Israël éclate en 1948 et elle conduira à l'évacuation de l'université du Mont Scopus et son déplacement pour plusieurs décennies sur le campus de Guivat Ram. Au lendemain de la guerre des Six Jours, lorsqu'une partie du campus du Mont Scopus est réouvert, le bâtiment qui devait accueillir le musée du professeur Sukeinik est désigné pour abriter l'Institut archéologique israélien avec ses salles d'exposition. Quant aux quelques céramiques offertes au vénérable professeur, elles sont oubliées dans les tiroirs de l'Institut. Jusqu'à ce que Daphna Tsoran, actuelle conservatrice de l'Institut décide, il y a quelques mois, de ressortir les précieux objets et de les exposer. Ils sont désormais visibles par tous les visiteurs au sein de l'Institut archéologique, sur le Mont Scopus.Par Yoel Sellem,en partenariat avec Hamodia.fr