Une dizaine de pièces d'or, qui n'auraient jamais dû exister font l'objet d'une bataille judiciaire inédite entre le gouvernement américain et les descendants d’un célèbre bijoutier de Philadelphie,Israel Switt Le gouvernement américain assurant que ces pièces 'Double Eagle' ont été volées.

Les descendants d’un célèbre bijoutier de Philadelphie ont engagé une bataille judiciaire inédite contre le gouvernement américain. Ils tentent de reprendre possession de dix pièces d’or rarissimes de 1933 appartenant à leur aïeul.

Le gouvernement américain assure que ces pièces «Double Eagle» ont été volées puisqu’à l’époque de leur frappe en 1933, lorsqu’elles ne valaient que 20 dollars chacune, leur mise en circulation avait été annulée. Aujourd’hui, leur valeur globale avoisine 75 millions de dollars (63 millions de francs).

Mais les avocats des descendants du joaillier Israel Switt, mort il y a 21 ans, font valoir que personne ne sait exactement comment leur père (et grand-père) s’est retrouvé en possession de ces pièces. Ils ajoutent que le gouvernement, ne pouvant prouver qu’elles ont été volées, n’a pas le droit de s’en saisir.
Le procès qui s’est ouvert jeudi devant un tribunal fédéral de Philadelphie pourrait durer deux semaines.

Fondues en 1937

L’affaire captive le monde des collectionneurs dans la mesure où ces 10 pièces n’auraient jamais dû exister. Elles ont été frappées à plus de 400 000 exemplaires le 15 mars 1933, une semaine après que le président Franklin Roosevelt eut ordonné au Trésor américain, face à la panique des banques, de cesser de mettre de l’or en circulation.

En 1937, le Trésor faisait fondre toutes les pièces d’or du pays pour les transformer en lingots et les conserver à Fort Knox, dans le Kentucky.

David Tripp, principal représentant du gouvernement dans cette affaire et ancien responsable de la maison de vente Sotheby’s, a déclaré vendredi que seulement deux des «Double Eagle» de 1933 avaient survécu et faisaient actuellement partie de la collection officielle des Etats-Unis.

Une dizaine d’autres pièces ont refait surface dans les années 1940, mais les services secrets américains en ont retrouvé neuf avant de les détruire.

Une pièce chez le roi Farouk

Selon les documents judiciaires de l’époque, toutes les personnes arrêtées en leur possession ont assuré avoir acheté les pièces à Israel Switt, ou à des intermédiaires les ayant eux-mêmes acheté à Israel Switt.

La dixième pièce appartenait au roi Farouk d’Egypte qui avait obtenu l’autorisation des Etats-Unis dans les années 1940 de l’emporter à l’étranger.

Les autorités américaines étaient persuadées qu’il n’existait pas d’autre «Double Eagle» 1933, jusqu’à ce que la fille d’Israel Switt, Joan Langbord, annonce au Trésor en 2004 en avoir retrouvé dix dans un coffre.

L’Etat fédéral a confisqué les pièces, provoquant la bataille judiciaire en cours. Mais la famille compte bien démontrer que ces pièces lui reviennent de plein droit. [Source : 24heures.ch]