Les Archives nationales américaines ont établi une base de données de tout le patrimoine « culturel » volé aux Juifs durant la Shoah.  C'est le résultat d’une coopération avec leurs homologues françaises, allemandes, belges et ukrainiennes.

Ce projet – qui réunit des millions de pages de documents et d’images numérisées documentant ces biens – a été officiellement mis en ligne jeudi dernier sur le portail internet commun crée pour l’occasion (www.archives.gov/research/holocaust/international-resources).
« La réalisation de ce projet fait de l'histoire un instrument de justice », a expliqué à l’AFP James Hastings, le coordinateur de ce programme aux Archives nationales de Washington.


Englobant onze organisations de sept pays différents, cette collaboration repose sur la participation d'institutions comme le Musée américain de l'Holocauste, la « Conference on Jewish Material Claims Against Germany » de New York (qui avait déjà un registre en ligne de 20 000 œuvres d'art), les Archives du Mémorial de la Shoah en France, ainsi que le Musée historique allemand.
Si beaucoup de ces documents ont déjà permis d'identifier et de restituer des biens spoliés, d'autres devraient permettre de nouvelles restitutions et dédommagements, ont indiqué les responsables internationaux des archives de plusieurs pays.


Le site référence recense ainsi des tableaux, de l’argenterie, des livres rares ou de simples bibelots. On peut par exemple voir défiler les photographies numérisées d’objets volés, qui vont de simples « supports de potiche » à « des panneaux de lambris sculptés », ou même « des lampadaires ».

Il aura fallu quinze ans pour recenser tous ces biens appartenant à des Juifs et sur lesquels les Allemands et leurs alliés avaient fait main basse. « La majorité des objets volés ont été rendus à leurs propriétaires ou à leurs héritiers, mais il y en a encore beaucoup dont on ne sait pas à qui ils appartiennent, confirme Hans Dieter Kreikamp, le directeur des archives allemandes à Berlin. Ce qui peut aider les gens à identifier certains objets qu'ils avaient dans leur famille, dont ils avaient un souvenir, mais pas de preuve précise d'appartenance ».Par Serge Golan en partenariat avec Hamodia.fr