La gestion de la Tombe de Rabbi Chimon Bar Yo’haï est déplorable
Ceux qui se sont recueillis, ces dernières années, sur la tombe de Rabbi Chimon Bar Yo’haï à Méron n’ont pas manqué d’être frappés par l’état précaire de ce lieu saint fréquenté, chaque année, par plus d’un million et demi de personnes. Un rapport du contrôleur de l’État confirme les carences existantes et propose d’améliorer au plus vite la situation.
Selon un rapport rendu public récemment par le contrôleur de l’État Micha Lindenstrauss, la situation du tombeau du rédacteur du Zohar, Rabbi Chimon Bar Yo’haï à Méron est tellement précaire que les pèlerins qui s’y rendent pourraient se retrouver confrontés à de sérieux dangers physiques !
Ce rapport est le résultat d’une enquête menée par le bureau du juge Lindenstauss concernant l’état des lieux sur le site de la sépulture du grand maître de l’ésotérisme juif. Ce rapport traite de la gestion du site, des problèmes sécuritaires qu’il pose et de son aptitude à accueillir, chaque année, quelque un million et demi de visiteurs par an, dont une partie importante durant les festivités de Lag Baomer. Selon ce rapport, les problèmes de gestion récurrents et l’échec total du gouvernement à réglementer le développement du site, sont les raisons principales du désordre qui règne sur place. Il convient de préciser que ce n’est pas la première fois que le tombeau de Rabbi Chimon Bar Yo’haï fait l’objet d’une enquête gouvernementale. Dans les cas précédents, des juristes du ministère de la Justice avaient suggéré au gouvernement d’endosser l’entière responsabilité du site. Mais dans certains milieux orthodoxes on s’oppose à une telle éventualité : « Je crois que je peux affirmer en toute certitude que ce n’est pas le genre de solution que les centaines de milliers de Juifs religieux qui visitent chaque année le Kever recherchent », a expliqué un responsable orthodoxe qui a tenu à conserver l’anonymat. « Ce rapport devrait sonner comme un avertissement pour nous. Si nous ne prenons pas les choses en main nous-mêmes, c’est l’état qui va assumer la gestion du site et ensuite nous ne pourrons que nous lamenter sur notre sort. »
Quant au rapport, il précise : « La situation actuelle n’est pas viable. Il est impossible qu’un lieu saint se dégrade, jour après jour, à cause d’un problème de gestion. Il faut trouver une solution afin de garantir la sécurité du public, de préserver les structures du Kever, et permettre l’expansion du tourisme dans la région. »
Mais quelle est justement la solution ?
Le juge Lindenstrauss suggère la nomination d’une seule et unique autorité pour administrer le site, que celle-ci soit privée ou gouvernementale.
Reste à tenter de comprendre comment un site aussi saint ait pu atteindre un tel degré de délabrement ? Les contrôleurs ont remarqué que l’endroit est particulièrement mal équipé pour accueillir les milliers de visiteurs journaliers qui le fréquentent chaque jour et que les infratructures sont totalement défict cientes lors de festivités spéciales comme Lag Baomer. Qui plus est, Méron est très mal desservi par les transports en commun et les routes d’accès sont particulièrement étroites. Il faut déplorer que les projets de rénovation du site, dont certains ont été initiés grâce à la contribution de donateurs, n’aient jamais été coordonnés avec les autorités israéliennes, ce qui affecte également les structures du tombeau.
Selon la loi de protection des lieux saints, il est interdit de manger, dormir, mendier et faire du colportage dans l’ensemble des lieux saints israéliens. Or cette loi n’a jamais été appliquée sur le site de Méron : les pèlerins n’hésitent pas à se restaurer sur place laissant souvent de nombreux déchets et les fidèles qui viennent prier sont souvent dérangés par des mendiants. À cela il faut ajouter un sérieux problème d’hygiène dû à des installations sanitaires déficientes. Enfin ce site n’est pas surveillé comme il devrait l’être et il peut être une cible facile pour les terroristes.
Les problèmes énoncés seraient la conséquence d’une rivalité entre quatre organismes qui se disputent actuellement la gestion du site et qui collectent parallèlement des fonds pour son développement. Plusieurs sommités rabbiniques ont décidé de s’impliquer pour tenter de trouver une solution et une commission présidée par le rav du Kotel et des Lieux Saints, le rav Chmouel Rabinovitz, a été créée.
Cette commission travaille en se référant au rapport du contrôleur de l’État. Et d’ores et déjà de nets progrès ont été enregistrés dans la gestion du site.
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