Le Rabbin Israël Meir Gabbai de Bnei Brak revient d’un voyage exceptionnel en Iran. Connu pour ses visites sur les tombes juives des prophètes et des personnages bibliques dans les pays les plus surprenants, il voulait voir de ses propres yeux quelle était la situation en Iran.
Il est revenu très choqué de ce qu’il a vu. La plupart des cimetières ont disparus, remplacés par des terrains de jeux. Ceux qui restent, sont menacés du même sort.
Sa visite en Iran a été facilitée par la communauté juive locale qui l’a accueillie. En effet sa première demande au consulat iranien en France avait été refusée. Ce n’est que grâce à l’intervention de la communauté locale qu’il a pu obtenir un visa pour se rendre en République Islamiste d’Iran. Même s’il n’a pas été personnellement embêté par les autorités iranienne lors de ses déplacements, ses hôtes ont du répondre à des interrogatoires parfois serrés sur sa présence. « La peur des iraniens dans la rue se voit sur leur visage. Elle me rappelle celle que j’ai connu sous le régime communisme » commente le rabbin. Il faut savoir que quelque soit les rues dans les quelles il marche, il ne se départit jamais de son habit traditionnel de hassid, tout de noir vêtu.
Il a tout d’abord visité la ville de Ahuz au sud ouest du pays. C’est là que le prophète Daniel est enterré. Il n’y a plus de juifs mais les musulmans viennent prier sur la tombe du prophète. C’est un très bel endroit avec de belles pierres et des bijoux en argent. La tombe est en bon état. Par respect pour ce qu’il est les autorités lui ont permis de s’approcher de la tombe et d’y prier.
Puis le rabbin Gabbai est allé à Emden, où sont enterrés Mordechai et Esther, les héros de Pourim. Leur tombe est située à quelques kilomètres en dehors de la ville. Quand il a demandé son chemin, les passants étaient effrayés et ne voulaient pas lui donner d’indication. La tombe de Mordechai et Esther est un des plus anciens monuments du pays. Elle est correctement entretenue par les autorités locales qui en respectent le caractère saint.
Il a ensuite prié sur la tombe du prophète Habbakuk près de Toyserkan.
Puis il a visité Akazabin et la tombe de Hananiah Mishael. Là aussi il a été surpris par la beauté du lieu et le respect qui lui est porté par les musulmans.
Le mot s’est vite rependu dans le pays à propos de la visite de cet homme très spécial dont on racontait que les prières étaient exhaussées. Plusieurs personnes sont donc venues lui demander des bénédictions. Un kurde lui a demandé une prière pour sa mère souffrante. Un peu plus tard, il est revenu vers le rabbin Gabbai pour dire qu’il avait parlé à sa mère qui se sentait mieux. L’homme a raconté cette histoire qui a fini par se rependre. Le rabbin a alors été de plus en plus sollicité lors de ses tribulations par des musulmans lui demandant une bénédiction.
De sa visite le rabbin a ramené de nombreuses photos, témoignages de la vie juive dans ce pays. SI les tombes des prophètes et des personnages importants sont en bon état, la situation n’est pas du tout la même pour les cimetières classiques. Ils sont en très mauvais état quand ils n’ont pas complètement disparus sous des constructions modernes. Le rabbin Gabbai veut maintenant faire comprendre aux autorités iraniennes qu’elles ne peuvent pas construire par-dessus des cimetières. Ces lieux doivent être marqués et préservés avec le respect qui leur est dû.