Drancy est une tache indélébile dans l’histoire de la collaboration française avec l’occupant nazi. Dans ce camp situé dans la banlieue parisienne, des dizaines de milliers de Juifs ont été internés, entre 1941 et 1944, avant d’être déportés et assassinés.

Au total, ils ont été 63 000 à subir ce sort terrible mais curieusement, aucun mémorial n’avait été érigé jusqu’à présent à cet endroit. A présent, c’est chose faite : il a été inauguré officiellement ce vendredi par le président de la République française François Hollande.
 
Dans son discours, François Hollande a souligné essentiellement l’importance du devoir de transmettre. Il a précisé que c’était « en enseignant le passé qu’on pouvait éviter qu’il se reproduise ». 

Parmi les rescapés présents à la cérémonie se trouvait Annette Krajcer, âgée aujourd’hui de 82 ans. C’est la première fois qu’elle retournait à Drancy depuis la guerre. Victime de la Rafle du Vel D’Hiv, elle a souvent témoigné pour que personne n’oublie l’horreur. Elle a survécu à l’enfer avec sa sœur mais sa mère a été assassinée à Auschwitz.

Ce Mémorial de la Shoah de Drancy se trouve sur un terrain donné par la mairie et le projet a été financé par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Son bâtiment tout neuf comprend notamment une salle de conférence et un centre de documentation et propose une exposition permanente aux visiteurs.
 
Il faut préciser que les logements de la cité de la Muette où ont été détenus les Juifs pendant la guerre existent toujours : ils ont été reconvertis en HLM en 1948. A la demande des rescapés, un monument a été édifié en 1976 pour rendre hommage aux victimes et depuis 1988, un « wagon du souvenir » rappelle sur place la déportation des Juifs.