La question des maris récalcitrants est extrêmement douloureuse. Pour tenter de régler un certain nombre de cas de femmes "agounot", considérés jusqu’à présent comme insolvables, de nouvelles mesures ont été prises par la direction des tribunaux rabbiniques israéliens.
Pour la première fois, grâce à une coopération fructueuse entre Israël et les Etats-Unis, il a été possible d’arrêter un homme qui refusait de donner l’acte de divorce (Guett) à sa femme et s’était enfui aux USA.
L’affaire a débuté lorsqu’un couple de Bné Brak a décidé de se séparer. Pendant la procédure de divorce, l’épouse a découvert que son mari était pédophile. Poursuivi par la justice, il a réussi à prendre la fuite malgré l’interdiction de sortie du territoire émise contre lui et il s’est refugié aux Etats-Unis, laissant sa femme sans document attestant de leur divorce.
Quelques temps plus tard, il a été retrouvé sur le continent américain par un détective privé engagé par le service des Agounot du tribunal rabbinique d’Israël. Tous les efforts déployés pour le convaincre de retourner en Israël pour remettre le Guett à sa femme se sont soldés par un échec.
Ne trouvant aucune autre solution, le Rav Eliahou Mimoun, directeur de ce département, s’est adressé aux services internationaux du ministère de la Justice pour réclamer son extradition.
La demande a été transmise aux autorités américaines : après de longues tractations, ces dernières ont finalement répondu favorablement à cette requête. Le mari récalcitrant vient d’être interpellé aux USA et il doit arriver en fin de semaine en Israël.
Cette histoire devrait redonner espoir à toutes ces femmes qui ne peuvent pas, pour l’instant, refaire leur vie. Le Rav Mimoun a été formel : « Le tribunal rabbinique a la main longue, a-t-il souligné, et il retrouvera les maris qui refusent de donner le Guett à leur femme, où qu’ils se trouvent, afin qu’elles puissent enfin recouvrer leur liberté ».