Après le décès récent du Japonais Momoi Sakari, considéré comme le 'doyen de l'humanité', il s’avère qu’un Juif religieux, rescapé de la Shoah, vivant à Haïfa, pourrait être à présent le tenant du titre. Il s’agit d’Israël Kristal et il aurait 112 ans.
Le ‘Groupe de Recherche gérontologique’, qui recueille à travers le monde les données de personnes qui ont dépassé l’âge de 110 ans, s’est adressé cette semaine à la famille d’Israël Kristal pour lui annoncer qu’il pourrait peut-être revendiquer ce statut.
Mais pour lui attribuer officiellement le diplôme, cette association doit obtenir un certificat officiel attestant de sa date de naissance délivré avant l’âge de 20 ans.
Israël Kristal est né en 1903 en Pologne. A 3 ans, il étudiait dans un Talmud Tora et commençait à parler l’hébreu. Deux ans plus tard, il apprenait déjà des Michnayot. En 1915, un an après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, il est allé s’établir dans la ville de Lodz pour travailler dans l’usine de confiserie familiale.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il a été déporté à Auschwitz et y a perdu son épouse, massacrée par les Nazis. A sa sortie du camp, à la Libération, il pesait une trentaine de kilos.
Après la guerre, il s’est remarié et à la naissance de son fils, en 1950, il est monté avec sa famille en Israël, a trouvé du travail dans une entreprise de confiseries et vit depuis cette époque dans la ville de Haïfa. Lorsqu’il a appris qu’on voulait lui attribuer le titre du 'plus vieil homme du monde’, il s’en est réjoui mais a refusé de réagir officiellement.
Israël Kristal, père de 2 enfants, a 9 petits-enfants et 23 arrière petits-enfants. Quand sa fille lui a demandé le secret de sa longévité, il a levé les yeux au ciel. Elle lui a dit: “Cela vient de D. ?" et il a acquiescé.
L’an dernier (juin 2014) est décédé Alexander Imich, Juif américain d’origine polonaise qui avait été reconnu comme étant l’homme le plus vieux du monde. Elevé dans une famille juive aisée, il avait fait des études supérieures à l’université de Cracovie et avait obtenu un doctorat de chimie.
Lorsque les Nazis avaient envahi la Pologne en 1939, il avait quitté la ville avec son épouse pour s’établir plus à l’est, à Bialystok, alors sous domination soviétique.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, Alexander Imich et sa femme, qui n’avaient pas d’enfants, sont retournés en Pologne où ils ont découvert l’horreur de la Shoah et la disparition de toute leur famille. En 1951, ils ont émigré aux Etats-Unis et se sont installés dans le Connecticut.