L’histoire de l’homme d’affaires américain Jacob Ostreicher, juif orthodoxe vivant à New York, est dramatique. Cela fait maintenant près d’un an qu’il est incarcéré en Bolivie, dans l’une des prisons les plus terribles du monde, sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre lui.

 
Il y a quatre ans, servant d’intermédiaire pour une société d’investissements suisse, il a conclu l’achat de terrains agricoles se trouvant en Bolivie avec une avocate qui était liée à la mafia locale, ce qu’il ignorait bien entendu. Lorsqu’elle a été démasquée par l’unité de lutte contre le trafic de drogue, la police a investi sa résidence et a trouvé, lors de ses perquisitions, des documents compromettants sur ses activités illicites. Mais elle a également trouvé le dossier de la transaction avec Ostreicher.  
 
Inconscient encore de la complexité de l’affaire, Jacob Ostreicher s’est rendu en Bolivie en juin dernier pour porter plainte contre l’avocate qui avait modifié les prix des terrains, à l’encontre des termes de l’accord. La veille d’une de ses dépositions devant le tribunal, il a reçu des menaces et a porté plainte à la police. A l’issue de son témoignage, il a été arrêté par les autorités qui lui ont annoncé, à sa grande surprise, qu’il était soupçonné de « blanchiment d’argent et de liens avec des trafiquants de drogue ».
 
A l’heure actuelle, aucun acte d’accusation n’a été présenté contre lui et le tribunal traite la question avec une lenteur assez remarquable.
 
La famille d’Ostreicher, très inquiète sur son sort, a organisé jeudi matin un grand rassemblement devant l’ambassade de Bolivie à Manhattan, New York (USA), appelant tous ses amis et connaissances à venir réclamer avec elle la libération du prisonnier. Plusieurs chaînes de télévision américaines auraient promis de se mobiliser et une organisation des droits de l’homme aurait décidé elle aussi de militer en sa faveur. Son épouse Myriam Ungar a déclaré aux médias que son mari était innocent et elle a exprimé sa reconnaissance envers tous ceux qui étaient venus la soutenir. Elle a ajouté : « Il est victime d’une injustice et cela le ronge. Il n’en dort pas la nuit ».