C’est une sombre affaire, plutôt pénible pour Israël, qui vient d’être révélée ce jeudi par la presse. Un habitant juif de Jérusalem, appartenant au courant le plus extrémiste des Netourei Karta, a été inculpé pour tentative d’espionnage au profit de l’Iran par un tribunal de la capitale.
Le secret vient d’être partiellement levé sur cette affaire par le Shin Bet (Services de contre-espionnage israéliens) : selon les informations autorisées à la publication, l’accusé, âgé de 47 ans, aurait indiqué pendant son interrogatoire qu’il avait agi par haine de l’Etat d’Israël mais également pour toucher de fortes sommes d’argent.
Le Parquet a réclamé le maintien de sa garde-à-vue jusqu’à la fin de la procédure judiciaire en précisant qu’il constituait un danger pour la sécurité du pays et qu’il risquait, s’il était en liberté, de tenter d’échapper aux mesures de la justice prises à son encontre.
Son avocat a estimé en revanche qu’aucun dommage n’était à déplorer dans cette affaire et a rappelé que les faits qu’on lui reprochait remontaient à plus de deux ans.
Dans l’acte d’accusation, il est précisé que le prévenu, accusé d’intelligence avec l’ennemi, a pris l’avion en janvier 2011 pour Berlin en vue de se rendre à l’ambassade d’Iran et d’y proposer ses services. Reçu par trois employés, il leur a déclaré qu’il était un citoyen israélien appartenant au groupe des Netourei Karta et qu’il souhaitait que le gouvernement israélien soit remplacé par un pouvoir non-juif.
Il a ensuite indiqué qu’il était prêt à leur fournir des renseignements sur Israël. La réponse qu’il a obtenue n’a pas été très enthousiaste. On lui a quand même demandé de rester en contact avec l’ambassade iranienne, par courrier électronique.
Dès son retour en Israël, l’accusé aurait tenté à plusieurs reprises de communiquer avec les responsables iraniens qu’il avait rencontrés mais sans succès.
Vu la gravité de son acte, l’accusé ne bénéficie pas du soutien des membres les plus fanatiques de son groupe, qui dénoncent pourtant âprement le sionisme et se prononcent en faveur de contacts directs avec les Arabes. Certains ont estimé que le prévenu avait « sali toute leur communauté ». L’un de ses proches, qui le connaît bien, a affirmé quant à lui qu’il avait besoin de soins psychiatriques.
Un personnage encore difficile à cerner. On en saura certainement davantage quand d’autres éléments de l’enquête seront divulgués.