Un social-démocrate allemand d’origine palestinienne est candidat à la mairie de Berlin. Raed Saleh, 37 ans, est né dans le village de Sébastia en Samarie. Il n’était qu’un enfant lorsqu’il a immigré en Allemagne avec sa famille.

Après avoir travaillé dans un restaurant Burger King de la ville, il a rapidement gravi les échelons pour devenir l’un des patrons de l’antenne berlinoise de la chaine internationale. Puis il s’est tourné vers la politique et est vite devenu un militant très actif au sein du SPD à Berlin.
 
Depuis le mois d’août, il a une nouvelle ambition, née depuis que le maire de Berlin Klaus Wowereit a annoncé son départ en décembre prochain : il souhaite être élu pour lui succéder. Il a donc annoncé sa candidature et devra faire face, pour le moment, à deux autres concurrents.
 
Comme on peut l’imaginer, la communauté juive locale ne sait pas trop comment accueillir cette démarche malgré les messages conciliants de Saleh.
 
Dans une interview exclusive au journal israélien Makor Rishon, il a déclaré que « la communauté juive berlinoise était la plus grande d’Allemagne » et qu’il en était ‘fier’.

Et d’ajouter : « L’amitié entre l’Allemagne et Israël n’appartient pas seulement à l’histoire, elle revêt pour l’avenir une grande importance. Je serais très heureux de voir la vie juive se développer de façon positive dans la capitale allemande ».
 
Il a ensuite rappelé qu’il avait fondé deux associations dans son quartier : la première pour lutter contre l’antisémitisme, la xénophobie et l’intolérance et la seconde pour promouvoir le dialogue interconfessionnel.  
 
Concernant le Proche-Orient et Israël, il ne s’engage pas trop : dans son entourage, on indique qu’il soutient « la solution de deux Etats ». Mais lorsque le journaliste lui demande comment il voit la résolution du conflit israélo-palestinien, il préfère déclarer : ‘J’espère que la paix viendra rapidement. Je connais des gens dans les deux camps et je sais qu’ils souhaitent la paix et la sécurité ».  
 
Dans la communauté juive, les avis sont donc mitigés et on se montre plutôt méfiants, comme l’indique à Makor Rishon le Rav Yitshak Ehrenberg.  Mais le Rav Yehouda Teichtel, dirigeant de la communauté Habad, ne partage pas ces craintes. Se considérant comme l’ami personnel de Saleh, il affirme que ce dernier s’est toujours opposé aux manifestations antisémites. En ce qui concerne la situation en Israël, il a confié : « Nous n’en parlons jamais, cela n’a d’ailleurs pas de rapport avec le rôle qu’il doit jouer dans la ville ».