Le général Avi Zamir fait l'objet de vives critiques après avoir publié un rapport appelant à réguler ce qu'il a qualifié de religiosité croissante au sein de l'armée. L'homme a, depuis, démissionné de son poste de directeur des ressources humaines.
L'ancien directeur des ressources humaines, le général Elazar Stern, a critiqué l'attitude de Zamir, mercredi, l'accusant d'avoir "allumé un feu puis de s'être enfui sans régler le problème".
La nouvelle du rapport de Zamir s'est répandue dans les médias, mercredi matin, et à provoqué une vaste controverse. Notamment en raison du fait qu'il critique le partage d'autorité actuelle entre le Rabbinat militaire et le corps éducatif qui oeuvrent tous deux à renforcer l'identité juive des soldats.
Zamir, qui a également abordé le sujet de l'extrémisme religieux, affirme que ce dernier empêche l'intégration de femmes soldats au sein des différentes unités de Tsahal.
"L'armée n'est pas une yeshiva"
La tension autour du problème de la religion au sein de l'armée est de plus en plus présente depuis quelques années. La raison : un pourcentage important d'officiers subalternes sont religieux et pratiquants.
Dans les brigades des Golanis, par exemple, le commandant et trois commandants de bataillon sont religieux. Dans la brigade des parachutistes, presque tous les commandants de bataillon adjoints, appelés à devenir les futurs commandants, sont religieux.
Stern a par ailleurs souligné un récent incident durant lequel des cadets de l'école des officiers Bahd 1 ont quitté une cérémonie lorsqu'une femme s'est mise à chanter sur scène. Les femmes soldats se sont également plaint de discriminations notamment dans les nominations à la sortie des écoles. La raison : les commandants, disposant d'un nombre important de soldats religieux dans leurs unités préfèrent travailler avec des instructeurs masculins.
"Il y a deux problèmes : les soldats religieux doivent comprendre que l'armée n'est pas une yeshiva, mais les personnes qui se plaignent du nombre croissant d'officiers militaires religieux dans l'armée, devraient se demander pourquoi ils n'envoient pas leurs propres fils dans ces unités", affirme Stern.
Le rabbin Uri Regev, membre de Hiddush, une organisation qui oeuvre pour la promotion de la liberté religieuse et de l'égalité, a appelé le ministre de la Défense Ehoud Barak et le chef d'Etat-major Benny Gantz à mettre en place une commission extérieure afin de reconsidérer les liens entre l'armée et la religion.
"Il serait malheureux d'avoir à impliquer la Cour suprême dans des questions ayant trait à la religion au sein de l'armée, mais nous n'aurons peut-être pas le choix si on ne prend pas conscience que c'est un véritable danger pour la démocratie et la liberté de religions en Israël" a écrit Regev dans une lettre envoyée à Barak et Gantz.Par YAAKOV KATZ[source Jpost]