La ministre tunisienne du Tourisme Amel Karboul risque de devoir rendre des comptes à son parlement après avoir laissé entendre que les vacanciers israéliens pouvaient venir dans son pays.

Elle a fait l’objet d’une motion de censure, avec le ministre délégué à la sécurité auprès du ministre de l’Intérieur, Ridha Sfar. On reproche à ce dernier d’avoir autorisé par écrit l’entrée en Tunisie de touristes israéliens, et à Mme Karboul d’avoir accueilli un groupe d’Israéliens. Les deux ministres risquent de perdre leur poste si la majorité des parlementaires votent en faveur de cette mesure.
 
La question est sérieuse puisqu’elle porte sur la normalisation des relations entre Israël et la Tunisie qui fait polémique dans le pays. Mais pour Amel Karboul, et pour bien d’autres élus, soucieux de relancer l’économie de leur pays fortement affectée par la révolution de 2011, il s’agit avant tout de favoriser le tourisme en Tunisie, vital pour renflouer les caisses de l’Etat. Et donc, il faut qu’il soit ouvert à tous sans discrimination, y compris à Israël.
 
D’après un site tunisien, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari, aurait adopté les mêmes prises de position. Il aurait en effet estimé qu’il ne fallait pas « politiser le secteur du tourisme » en cette période de crise et indiqué que le tourisme était universel et qu’il ne fallait donc pas interdire à des touristes de pénétrer dans le territoire national.
 
D’autres n’admettent toujours pas cette idée. Parmi les critiques contre les deux ministres, on peut citer celles du député indépendant de l’Assemblée nationale constituante Fayçal Jadlaoui.