Un jeune couple de Français qui vient de perdre son enfant écrasé par une porte qu’un voisin avait laissé entreposée dans leur immeuble, a non seulement pardonné à ce dernier mais a aussi demandé qu’il ne soit pas poursuivi par la justice.

Voici quelques semaines, juste avant son deuxième anniversaire, Yonathan Sitbon, le fils de deux Français orthodoxes vivant à Jérusalem, mourait écrasé par une porte en acier entreposée dans le hall de son immeuble par un voisin.

Après enquête, la police a récemment déclaré qu’il s’agissait là d’une négligence criminelle et veut que le responsable qui se nomme Gabriel Levi soit jugé. Or, malgré leur peine, David et Deborah Sitbon ne sont pas d’accord. Et, D. Sitbon l’a dit à la télévision israélienne.

   « Tout ce que je veux dire, c’est ce que c’est très difficile. C’était un enfant très très mignon. Vraiment un cadeau du ciel, a expliqué ce dernier devant les caméras. Chaque fois que je m’approche de ses affaires, cela me cause une peine profonde. Son lit, ses habits, ses photos… Il m’est très difficile ne serait-ce que de les voir ». Puis évoquant l’accident, il a poursuivi : « Ma femme m’a appelé et m’a dit : Yonathan est plein de sang. Je suis tout de suite venu. J’ai vu la porte, j’ai vu le sang. Le  Maguen David Adom m’a dit : il est dans une situation très grave. J’ai senti dans mon cœur qu’il n’allait pas s’en tirer ».

 
   Mais malgré la négligence des Levi qui ont laissé plusieurs semaines la porte dans l’entrée de l’immeuble, D. Sitbon ne souhaite pas qu’ils soient punis. « Je suis totalement contre qu’ils aillent en prison même pour une seconde, a-t-il précisé. Ils ont un fils qui est handicapé mental, qui a  besoin de ses parents, qui a besoin de leur aide. Les mettre en prison ne ramènera pas Yonathan ». Et pour bien montrer à tous ce qu’il pensait, le couple a invité Clara Levi à venir chez lui. Et ce, toujours en présence de la télévision. « Ma femme et moi sommes d’accord, a répété le père de la victime à sa voisine. Nous ne sommes pas du tout fâchés contre vous. Tout vient d’Hakadosh Baroukh Hou. Il a décidé de prendre notre fils à l’âge de deux ans parce que celui ci avait fini la tâche qu’il avait à accomplir sur terre. Je suis opposé à ce que vous alliez en prison et que vous ayez à payer une amende. Avec l’aide de D.ieu, rien ne devrait vous arriver à cause de tout cela ». « Je n’ai pas de mot, a répondu Clara Levi qui a elle même, par le passé, perdu une petite fille d’un an et qui assure trop bien savoir ce qu’est la peine d’une mère. Je ne sais même pas comment le regarder dans les yeux. Il me donne du courage. Mon mari est dans le même état de désespoir que lorsque notre fille est morte. Il a fermé les fenêtres et les stores. Ma maison est en deuil. C’est David qui est venu dans ma maison et qui a ouvert les stores, en me disant : « Ouvrez vos fenêtres ». Il a vraiment perçu notre douleur. Même sans nous parler, il savait ce que nous traversions. J’ai dit à David : « Tu es vraiment hors du commun ». 

Catherine Garson Actualité Juive