Dès les premiers versets du livre de " Dévarim ", Rachi explique pourquoi Moché prend soin, d'emblée, de ne mentionner que de manière allusive les sites du désert ou le peuple a irrité D.ieu : " Moché a agi de la sorte par respect pour Israël ", dit Rachi.
Pourtant, quelques versets plus loin, ce même Moché n'hésite plus à fustiger très sévèrement ce même peuple qu'il venait de ménager.
Pourquoi un tel changement ?
Pour les commentateurs, la réponse est simple: il faut savoir faire une distinction entre parler des Enfants d'Israël et parler aux Enfants d'Israël.
Jamais Moché n'aurait exprimé le moindre mal sur les Enfants d'Israël.
Mais avant de prendre congés d'eux, à quelques semaines de sa mort, il sait qu'il est de son devoir de leader de leur adresser un ultime message de réprimande afin de les ébranler et de leur faire prendre conscience des enjeux auxquels ils vont être confrontés en entrant en Eretz Israël.
Cette leçon de vie reste plus que jamais d'actualité, en particulier alors que nous approchons de Ticha bé Av, qui commémore la destruction du Temple.
S'il faut être de l'envergure spirituelle et morale de Moché Rabbénou pour oser interpeller le peuple et le réprimander, rien ni personne ne nous autorise à colporter le mal sur Israël, même s'il n'est pas le reflet de la perfection. Ceux qui au sein des nations prennent plaisir à salir Israël sont suffisamment nombreux pour qu'au sein même de notre peuple, nous nous gardions d'un tel comportement.
Assimiler cette leçon, c'est aborder la journée de Ticha bé Av non seulement dans une approche de deuil mais aussi dans un espoir de reconstruction.
Car comprendre que le Second Temple a été détruit, et la souveraineté juive sur la Terre d'Israël perdue à cause du mal colporté par une partie du peuple contre l'autre, à cause de la haine gratuite entre Juifs, c'est déjà apporter une première pierre à la reconstruction de la Maison de D.ieu et apprendre à se respecter l'un l'autre, c'est déjà poser les jalons de la Guéoula.
Daniel Haïk
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