Les jardins de Wannsee, œuvre magistrale, exécutée en
 1923 par le célèbre peintre allemand impressionniste Max Liebermann (1847-1935), a été récemment restituée à l’héritier de Max Cassirer, richissime homme d’affaires berlinois, propriétaire allemand du tableau.

En dépit de ses actes philanthropiques envers les familles démunies allemandes, Cassirer n’échappa pas au sort que réservaient les nazis aux Juifs. Il fut forcé de vendre ses biens en 1935 et prit la fuite en toute hâte en 1939, en Suisse avant d’émigrer en Angleterre en 1941. La même année, l’ensemble des œuvres dont les Jardins de Wannsee appartenant à Cassirer furent volées par les nazis, qui procédèrent à un pillage systématique des œuvres d’art provenant essentiellement de collections privées juives. Ce pillage a été mis en œuvre par l’état-major d’intervention du commandement du Reich Rosenberg pour les territoires occupés (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg für die besetzten Gebiete). Selon les données de l’époque, 69 619 logements de Juifs ont été vidés et ce pillage inclut de nombreuses œuvres d’art.

Après la guerre, l’œuvre de Cassirer fut récupérée par l’Agence juive et transmise au Jewish Restitution Successor organisation (JRSO), qui en fit cadeau au Musée national Betzalel, l’institution qui préluda au Musée d’Israël. Le JRSO s’est fait le gardien de 1 200 œuvres d’art spoliées par les nazis dont on n’a pu retrouver les propriétaires légitimes. Il possible de consulter la liste des œuvres et objets d’arts sur le site du Musée d’Israël, dans la rubrique Word War II Provenance research Online. D’autres restitutions ont été effectuées par le Musée d’Israël, telle que l’œuvre de Camille Pissarro, Boulevard Montmartre, 1897, remise en l’an 2000 aux héritiers de Max Silberberg, victime de la barbarie nazie. À noter qu’en France, les œuvres volées ont été confiées à la garde de la Direction des musées de France en vertu d’un décret du 30 septembre 1949. Sur les quelque 60 000 objets d’art récupérés en Allemagne, 45 000 ont été remis à leurs propriétaires par la Commission de Récupération artistique entre 1944 et 1949.
Par Sandra Hanna Elgrabli,Hamodia.fr