Un point mérite cependant
d’être éclairci sur cette
explication extraite du Midrach : pourquoi nous est-il dit
précisément à cet endroit que la
démarche des Hébreux consista
ici à reprendre l’héritage de leurs
ancêtres ? En quoi cette prière des
Enfants d’Israël était-elle différente de toutes celles évoquées au
fil des autres versets ?
Lors d’un discours prononcé dans
sa prestigieuse yéchiva, rabbi
Yérou’ham Leibovitz zatsal, le
Machguia’h de Mir, raconta une
anecdote qui illustre cette idée :
lorsqu’éclata un immense incendie qui dévasta cette petite ville
de Pologne, toute la région s’était
mobilisée pour tenter de circonscrire les flammes. De nombreux
pompiers des villes alentours
avaient également répondu présents à l’appel, mais l’incendie
était d’une intensité telle que
leurs efforts restèrent quasiment
vains…
Or c’est au beau milieu de ce
chaos et de cette confusion que
le rav avait entendu un Juif – qui
avait depuis longtemps renié sa
foi – s’exclamer : « Si seulement
le Maître du monde pouvait nous
envoyer Ses pompiers ! Si seulement Il pouvait faire tomber du
ciel une pluie salutaire…! ».
« J’ai été très surpris de l’entendre s’exprimer de la sorte, raconta rav Yérou’ham, car cet homme
était un parfait renégat : il avait
rejeté la foi de ses ancêtres et
il n’avait en fait jamais cru en
rien ! Que signifiait donc ce soudain revirement ? ».
En réalité, expliqua le Macs
chguia’h, cet homme démontra
que tout Juif, dès qu’il se trouve
aux prises avec des événements
le dépassant entièrement et dès
qu’il comprend être dans une
situation sans issue, sait retrouver en son for intérieur la foi qui
animait ses ancêtres (cité dans le
Daat Torah p. 130) !
C’est en ce sens que nous devons
également comprendre cette très
fameuse allégorie du Midrach
sur les Enfants d’Israël au moment où ils étaient acculés devant la mer Rouge par les Égyptiens : « Pourquoi le Saint Béni
soit-Il les confronta-t-Il à cette
situation ? C’est parce que le
Saint Béni soit-Il aspire à leurs
prières, (…) à l’image d’un roi
qui allait en chemin et qui, entendant une princesse le supplier de
la sauver des mains de brigands,
l’avait délivrée. Après plusieurs
jours, il souhaita la prendre pour
épouse : il aspirait qu’elle lui parle, mais elle refusait de lui adresser la parole. Que fit le roi ? Il
envoya des brigands l’attaquer
pour qu’elle crie à l’aide ; (…) le
roi survint alors et lui dit : ‘Tout
ce que je désirais, c’était simplement entendre ta voix’ ! » (Chémot Rabba, 21, 5).
Ainsi en était-il du peuple d’Israël sur la rive de la mer Rouge,
et ainsi en est-il du peuple juif
à chaque génération : lorsqu’il
est acculé dans une impasse et
que tout espoir lui semble perdu,
c’est alors qu’il se rappelle de son
héritage et de cette « profession »
dans laquelle ses ancêtres excellaient : la prière !
Et c’est à ce moment que D.ieu
lui répond en déclarant : « Tout
ce que je désirais, c’était simplement entendre ta voix… » !
Y. Bendennoune
Avec l’accord exceptionnel d’Hamodia-Edition Française
Il est interdit de reproduire les textes publiés dans Chiourim.com sans l’accord préalable par écrit.
Si vous souhaitez vous abonner au journal Hamodia Edition Francaise ou publier vos annonces publicitaires, écrivez nous au :
fr@hamodia.co.il