Jonathan Pollard est un agent israélien d’origine américaine qui purge depuis plus de 25 ans, aux USA, une peine de prison à perpétuité après avoir été condamné pour espionnage au profit d’Israël.

Il faut rappeler que Pollard, qui travaillait en tant qu’officier de renseignement dans la marine américaine, avait à l’époque, communiqué des informations vitales pour la sécurité d’Israël. Poursuivi par le FBI en 1985, il avait tenté de fuir avec son épouse et avait demandé l’asile politique auprès de l’ambassade israélienne. Sa requête a été repoussée et il a alors été arrêté et condamné.
 
Cela fait des années que des démarches sont entreprises en faveur de sa libération. Des voix se font de plus en plus entendre pour dénoncer l’injustice de sa détention prolongée. De nombreuses personnalités se sont prononcées ces derniers temps pour demander qu’il puisse enfin quitter sa cellule et retrouver sa famille.
 
Parmi elles, on peut citer par exemple l’ancien Secrétaire d’Etat du président Nixon, Henry Kissinger, qui a demandé à Obama de libérer Pollard, l’ancien secrétaire US à la Défense Caspar Weinberger, qui avait pourtant souligné à l’époque la « gravité de ses actes », et d’autres hauts fonctionnaires américains. Côté israélien, les choses bougent également. Le président de l’Etat Shimon Pérès a même tout récemment, lors d’un séjour à Washington, remis au président Obama une pétition en faveur de Pollard.
 
James Woolsey, ancien chef de la CIA, a rejoint le chœur des protestations en publiant, jeudi matin, un véritable réquisitoire dans le Wall Street Journal. Dans son article, Woolsey estime « qu’il est temps de libérer Pollard » et que l’agent israélien a purgé une peine bien plus sévère que celle infligée à d’autres pour espionnage au profit d’un pays ami. Même ceux qui ont espionné pour des Etats ennemis, comme la Chine et la Russie, n’ont pas été punis aussi durement, affirme-t-il encore.
 
Sa conclusion se montre encore plus percutante. Il termine ainsi : « Pour ceux qui sont perturbés par le fait que Pollard est un Juif américain, je leur demande d’imaginer qu’il est grec, coréen ou américain-philippin et de le faire libérer ».
 
Le journal publie également, dans la même édition, une lettre adressée à la rédaction par une certaine Margot Gardner. Celle-ci rapporte notamment les propos du juge de la cour d’appel Stephen Williams qui a dit que l’affaire Pollard constituait une « erreur judiciaire » et écrit, en 1992, qu’il devait être libéré.