Le quartier de Shujai'iya, dans le Nord-est de la bande de Gaza, a été cité à maintes reprises par les médias étrangers qui ont raconté que Tsahal y avait bombardé délibérément la population civile, faisant de nombreuses victimes. Ce qu’ils n’ont jamais dit, en revanche, c’est qu’il s’agissait d’un des bastions les plus redoutables du Hamas, dont les sous-sols sont percés de nombreux tunnels.

Shujai'iya est aujourd’hui un champ de ruines. Israël a pratiquement tout détruit pour écarter une fois pour toutes les dangers que représentait, ces dernières années, ce bastion du terrorisme. 
 
Les dirigeants du Hamas sont devenus les maîtres du secteur en 2008. Depuis, les maisons servaient d’entrepôts d’armes et d’entrées aux nombreuses galeries souterraines qui aboutissaient, de l’autre côté, au territoire israélien tout proche. Entre les habitations, les chefs terroristes avaient placé des rampes de lancement à partir desquelles ils lançaient leurs attaques sur Israël: en 13 jours, plus de 140 roquettes ont ainsi été tirées sur les agglomérations israéliennes. 
 
Ces précisions ont été apportées par le journaliste israélien Assaf Gibor dans le dernier numéro de l’hebdomadaire Makor Rishon. « A Shujai'iya a été construit l’un des plus grands centres névralgiques du Hamas », a affirmé à son micro le général de Brigade (de réserve) Tsvika Fogel. Tsahal n’avait donc pas d’autre choix que de bombarder le quartier.
 
Pourtant, avant le retrait de Gaza en 2005, c’était un quartier résidentiel paisible, très peuplé, et bon nombre de ses habitants entretenaient de bonnes relations avec leurs voisins juifs du Goush Katif. Certains y avaient même trouvé un emploi.

Avi Farhan, qui habitait la localité juive d’Elei Sinaï, se souvient : « Lors de mes rencontres avec les responsables du conseil local, nous avions parlé à plusieurs reprises du potentiel économique de la région. Nous pensions que la bande de Gaza pouvait très vite se transformer en zone touristique florissante. Malheureusement, nous nous sommes tous trompés ».
 
C’est en 2007 que tout a changé avec l’incursion du Hamas et de son chef local, Ahmed Saïd HalilJabari, ancien du Fatah, éliminé par Tsahal en 2012. Petit à petit, ce dernier a pris le contrôle du quartier avec l’installation sur place d’un grand nombre de chefs de l’organisation terroriste.

En 2008, il a définitivement proclamé sa suprématie sur les lieux, en chassant les derniers membres du Fatah qui s’y trouvaient encore. Cela s’est fait dans un véritable bain de sang, comme l’a rappelé l’un d’entre eux, soigné dans un hôpital israélien, qui a échappé à la tuerie.
 
Il faut encore préciser que le ciment et l’électricité procurés par Israël ont servi à la construction des tunnels. Dans certains d’entre eux, on pouvait voir encore les sacs portant des inscriptions en hébreu.

Le général Yoav Mordehaï, coordinateur des opérations de Tsahal en Judée-Samarie, a souligné dans une interview à la BBC en arabe : « Dans ces tunnels du terrorisme, qu’ils voulaient utiliser pour massacrer des civils israéliens, il y avait 600 000 tonnes de béton. Avec cette quantité, le Hamas aurait pu construire des écoles et des hôpitaux pour la population ».
 
Mais cet argument n’a aucune chance de convaincre les habitants des lieux : « Ils sont toujours convaincus qu’on les protège, a-t-il encore fait remarquer. Pour eux, c’est le prix à payer pour satisfaire leur idéologie. Ne vous attendez pas à ce qu’ils manifestent parce qu’ils ont peur et qu’ils veulent être du côté du vainqueur qui reste encore, pour eux, le Hamas ».