La lecture de l’histoire de la
faute du Veau d’Or nous
choque tous. Cette faute se
produit, en effet, peu de temps
après que le peuple a assisté à une
multitude de miracles, plus éblouissants
les uns que les autres.
Depuis la traversée à pied sec de
la Mer Rouge et surtout depuis la
Révélation au Mont Sinaï, la foi
du peuple en D. et en Moché était
alors parfaite.

Rabbi Chelomo, le Rabbi de Radomsk
(1803 – 1866) explique,
dans son ouvrage Tiféret Chlomo,
que le niveau spirituel du peuple
était lié, en fait, à la présence et
à l’influence constante de Moché
Rabénou. L’idolâtrie égyptienne
avait été un environnement incontournable
pendant des générations
entières pour des Enfants d’Israël
livrés à l’esclavage physique et
spirituel le plus cruel.

La volonté du peuple juif était de
servir fidèlement Hachem. Avec la
présence de Moché Rabénou, cette
volonté était inébranlable.

Inversement, sous l’influence néfaste
du Satan, et en l’absence de
Moché Rabénou, nombreux furent
ceux qui ne purent se maîtriser. Ils
se sentaient complètement désarmés;
véritablement incapables de
trouver en eux-mêmes les richesses
si précieuses de Emouna, de foi,
qu’ils avaient acquises au Sinaï.
C’était une grave faute d’oubli. Or,
on sait que le Satan nous attaque
toujours en nous faisant oublier
nos engagements. D’ailleurs,
l’oubli est pratiquement sa seule
arme contre nous. On sait ainsi
que les tsitsiot sont un moyen de
nous rappeler toutes les mitsvot,
pour que nous soyons sincèrement
portés à les pratiquer.

Mais pour que nos mitsvot nous
protègent du Satan et du Yétser
Hara, il est nécessaire qu’elles se
situent à un niveau de désintéressement
et de dévouement. Ceux
qui les accomplissent dans l’attente
d’une récompense sont vulnérables.
En présence de Moché Rabénou,
tous, sans exception, étaient portés
à servir Hachem de manière
désintéressée. Mais en son absence,
un fléchissement de la pensée
vers une attente de récompense, de
salaire pour les mitsvot, a abaissé
le niveau nécessaire pour sortir
victorieux de l’épreuve.

Le peuple était soit sous l’influence
bénéfique de Moché Rabénou,
donc porté à servir Hachem sans
attendre de récompense, soit au
contraire, en l’absence de Moché
Rabénou, exposé aux idées du Erev
Rav, de ces Égyptiens qui avaient
accompagné Israël lors de la Sortie
d’Égypte, et qui suggéraient de ne
servir Hachem que dans l’attente
de récompenses. Le résultat ne
s’est pas fait attendre.

On voit bien comment le peuple
dans sa déchéance dérive vers
le manger et le boire :« vayechev
haam léé’hol vechato »(Chemot
32/6). Le Ramban dit qu’ils réagissaient
comme si c’était une fête,
un yom tov, avec la mitsva de faire
de bons repas !!! Ils étaient absolument
inconscients du danger de
mort auquel ils s’exposaient imprudemment.
À notre tour, comprenons l’urgence
d’être toujours disposés à servir
Hachem, sans attendre de récompense.
Car c’est seulement ainsi
que nous pourrons puiser dans les
réserves de émouna et d’amour de
D., et dans nos coeurs, la volonté et
la force de nous élever au meilleur
niveau possible.

Rav Hayim Yacov Schlammé


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