Pendant les quarante années passées dans le désert, les Enfants d’Israël ne manquaient de rien car leur subsistance matérielle était assurée grâce à la manne, au puits et aux nuées. De même, du point de vue spirituel, c’était Moché qui remplissait leurs besoins quotidiens d’élévation. Pourtant, Kora’h, l’homme le plus riche du peuple, était quant à lui insatisfait.

Jaloux de Moché et d’Aharon, il fomente alors une révolte qui finit mal pour lui, sa famille et ses alliés…
L’épreuve envoyée par Hachem a complètement fourvoyé le riche et intelligent Kora’h. En fait, c’était une épreuve qui concernait les midot – les « mesures » du caractère humain -, or Kora’h a perdu la tête à cause de son immense jalousie envers Moché et Aharon !

Il faut savoir qu’à toutes les époques – y compris la nôtre -, Hachem nous envoie des épreuves : elles nous interpellent intellectuellement dans le domaine de nos convictions et aussi moralement au niveau de notre caractère et de nos midot. Or notre valeur spirituelle réside dans la qualité de nos réponses à ces interpellations divines.

Nous sommes donc souvent confrontés à des situations aussi graves que délicates qui nous menacent… si bien que nous ne comprenons pas toujours le sens de ces événements.

En fait, dans les lignes qui suivent, je me suis largement inspiré de l’analyse aussi intéressante qu’édifiante parue dans un récent éditorial de Hamodia en hébreu. On sait en effet que depuis que notre peuple existe, il est constamment confronté à des situations presque impossibles à gérer et à des persécutions de toutes sortes visant à l’empêcher d’assumer sa vocation et de préserver sa spécificité face à toutes les autres nations du monde… Nous qui avions proclamé « naassé » avant même de dire « vénichma » au mont Sinaï, nous le « peuple élu » (c’est-à-dire chargé d’une responsabilité et de devoirs supplémentaires), n’avons jamais connu de période de calme et de sécurité dans toute notre histoire… Car c’est un fait indéniable que les situations les plus dramatiques se sont inexorablement succédé au cours des siècles. Or, Israël est toujours vivant ! On nous a frappés physiquement et spirituellement, mais sans jamais réussir à nous supprimer. La marche des générations du peuple d’Israël a été protégée et notre spécificité a pu être conservée.

Alors que des millénaires durant, on a vu se former de grandes puissances ensuite tombées en décadence puis dans l’oubli, nous avons pour notre part survécu à tous ces empires et toutes ces civilisations, et nous savons que nous devons cette pérennité à l’attachement profond à notre patrimoine spirituel, et ce, dans ses plus petits détails. « Al pi Hachem ya’hanou véal pi Hachem yissaou [Sur l’ordre de D.ieu ils campaient et sur l’ordre de D.ieu ils se mettaient en route] » Nos Maîtres expliquent que ce n’est pas uniquement pendant les quarante années passées dans le désert mais à travers toutes les périodes de notre longue histoire que Hachem se trouve parmi nous et nous soutient. Là où nous nous trouvons – si nous gardons fidèlement Ses commandements -, nous bénéficions de Sa présence et de Sa protection comme aux temps des « colonnes de nuées », de la traversée du désert ! Comme la création du monde a été programmée par la Torah, le peuple qui y reste attaché et fidèle est assuré de survie, quels que soient les paramètres géographiques, politiques et géostratégiques dans lesquels il évolue au fil des siècles. D’ailleurs, on voit bien que ceux qui ont abandonné la Torah se sentent effectivement seuls et menacés et sont vainement à la recherche d’issues de secours… De nos jours, la menace nucléaire iranienne se fait de plus en plus sentir pendant que d’autres « pressions internationales » viennent se greffer sur cette situation peu enviable. Si bien que la peur et le désespoir s’emparent de ceux qui manquent de émouna – la pleine confiance en D.ieu. Ainsi songentils à avoir recours à des solutions aussi passagères que futiles comme évacuer certains territoires au profit des Arabes ou bien accepter sans conditions les exigences d’autres peuples… Certains suggèrent même d’effacer notre identité juive en suppliant d’autres nations de bien vouloir nous accepter dans leur concert, comme ci cela pouvait nous sauver !

Ce genre de compromis matériels ou spirituels n’a en fait jamais aidé à assouvir la soif de nos ennemis car leur objectif avoué est de parvenir à nous effacer totalement… Ainsi, l’Iran ne nous menace pas car nous « occupons » tel ou tel territoire, mais elle a en joue notre existence même en tant que Juifs ! En fait, jusqu’à la venue du Machia’h, nous continuerons à survivre grâce à ce qu’exprime le verset dans cette même formule : « Al pi Hachem ya’hanou véal pi Hachem yissaou ».

Fidèles à notre foi et conscients que la Torah ne sera jamais remplacée, nous saurons faire face aux problèmes les plus divers et les plus apparemment « insolubles », à l’instar des Bné Israël face à la mer Rouge poursuivis par Pharaon et son invincible armée qui se tournèrent vers l’Éternel avec une confiance inébranlable en Lui et en Moché son serviteur. « Vayaaminou baChem oubeMoché avdo [Ils crurent en Hachem et en Son serviteur Moïse] ». Notre fidélité et notre sérénité face à toutes ces menaces devraient influencer nos autres frères qui se sont malheureusement éloignés de la vie de Torah et les attirer à nouveau vers une authentique vie juive. Sachons comprendre que les problèmes actuels ne sont en fait que le revêtement des événements que Hachem a produits à travers l’histoire pour éprouver notre fidélité, et éventuellement – qu’à D.ieu ne plaise ! -pour sanctionner notre insuffisance. Pour avoir déjà traversé des époques troubles et dangereuses comme la nôtre, notre peuple sait pertinemment qu’en général, ces événements incitent ses éléments les plus faibles à se rapprocher de la Torah et à s’y renforcer, mais qu’ils font aussi disparaître ceux qui s’entêtent dans leurs préjugés et leurs insuffisances… On sait que le « noyau dur » de notre peuple est fait de ceux qui restent fidèles à la Torah, l’étudient et l’accomplissent avec amour et précision. Or c’est bien à ce « noyau » que tous ont désormais intérêt à s’attacher pour pouvoir bénéficier de l’arrivée – très prochaine, espérons-nous ! – du Machia’h. Rav Hayim Yaacov Schlammé,en partenariat avec Hamodia.fr