A 110 ans, Alice Herz-Sommer était la rescapée de la Shoah la plus âgée encore de ce monde. Elle vient de s’éteindre à Londres. Son histoire est relatée dans un film qui va être présenté la semaine prochaine aux Oscars à Los Angeles.
Alice Herz-Sommer était née à Prague en 1903. Dès l’âge de 5 ans, elle a été initiée au piano par sa grande sœur. En 1931, elle s’est mariée avec Léopold Sommer et elle a mis au monde son fils Raphael en 1937.
En 1943, elle a été envoyée avec son mari et son fils au camp de Theresienstadt en Tchéquie. Devenue une grande pianiste, c’est sa musique qui lui a sauvé la vie. Elle a en effet donné plus de 100 concerts pendant sa détention, avec d’autres musiciens. Sur 140 000 Juifs dans ce camp, 33 430 ont péri.
Les nazis ont déporté 88 000 personnes à Auschwitz et dans d’autres camps de concentration. Alice Herz-Sommer et son fils faisaient partie des 20 000 Juifs qui ont survécu et ont ensuite été délivrés par l’Armée Rouge en 1945. L’époux d’Alice a eu moins de chance : il est mort du typhus à Dachau en 1944.
En 1949, Alice Herz-Sommer s’est installée en Israël avec son fils, rejoignant des membres de sa famille, dont sa sœur jumelle. Après avoir vécu pendant une quarantaine d’années dans le pays, où elle a enseigné à l’Académie de Musique de Jérusalem, elle a émigré à Londres en 1986. Son fils Raphael, violoncelliste et chef d’orchestre, est décédé en Israël en 2001 à l’âge de 64 ans, laissant deux fils.
Souvent interviewée par les médias, Mme Herz-Sommer impressionnait surtout par son optimisme et sa joie de vivre. Jusqu’à la fin de sa vie, elle jouait du piano trois heures par jour.