La communauté juive roumaine est en effervescence : elle proteste vivement contre la nomination d’un négationniste notoire au poste de ministre chargé des relations avec le parlement.
Il s’agit du sénateur Dan Sova qui a fait parler de lui l’an dernier lorsqu’il a affirmé avec aplomb que pendant la Shoah, « aucun Juif n’avait souffert sur le sol roumain sous Antonescu ».
Pourtant tout le monde sait que lors d’un terrible pogrome perpétré pendant la Seconde Guerre mondiale dans la ville de Yasi, près de 15 000 Juifs avaient trouvé la mort. Sova a prétendu que « seuls 24 Juifs avaient été tués par des soldats allemands ». Ces propos avaient, bien entendu, suscité l’indignation de la communauté juive locale.
Suite à ces déclarations, Sova avait été écarté de ses fonctions de porte-parole de son parti (social démocrate) et les dirigeants de sa formation politique l’avaient envoyé à Washington pour qu’il visite le musée de la Shoah. Par la suite, Sova avait publié un communiqué dans lequel il regrettait que « ses propos aient été mal compris ». Mais il avait refusé de présenter ses excuses sur la nature de ses déclarations.
Le président de la communauté juive de Bucarest, Erwin Simsensohn, a fait part de la colère de ses coreligionnaires : « Comment un homme qui a tenu des propos négationnistes et a ainsi transgressé de façon flagrante la loi roumaine peut devenir ministre ?! » s’est-il exclamé. Et de souligner : « Il serait naïf de croire que son voyage à Washington ait changé quoi que ce soit ».