Sept jeunes originaires de la ville de Kaifeng en Chine où une communauté juive exista pendant de nombreux siècles étudient actuellement dans une yeshiva israélienne. Et ce en attendant leur conversion officielle au judaïsme.
Ils sont sept jeunes qui, il y a quelques mois, ont quitté leur ville natale de Kaifeng. Une cité située sur les rives du Fleuve Jaune et qui, à une époque, a compté parmi ses habitants une communauté juive forte de 5.000 âmes. Mais ladite communauté s’est quasiment désintégrée vers le milieu du XIXème siècle.
Or, au cours de ces dix dernières années, certains descendants de ces Juifs de Kaifeng ont commencé à s’intéresser de nouveau à leurs racines lointaines. Localement, un millier de personnes seraient conscientes de cette appartenance passée à la communauté juive et trente-cinq se réunissent chaque semaine pour participer à des repas et des prières de shabbat.
Le groupe va adopter les coutumes séfarades
Parmi eux, se trouvent bien entendu les sept jeunes en question qui, il y a quelques mois, ont décidé de venir en Israël. Là, après avoir séjourné à Sdé Eliyahou, un kibboutz religieux où ils ont appris l’hébreu, ils ont passé un mois au Machon Meir avant de rejoindre la yeshiva Hamivtar d’Efrat. Où ils suivent un programme spécialement concocté pour eux par l’organisation Shavei Israël.
Ce processus devrait aboutir à leur conversion au judaïsme en bonne et due forme, conversion rendue nécessaire par le fait que, comme ils le reconnaissent eux-mêmes, certains de leurs ancêtres ont contracté des mariages mixtes. Bien qu’ils ne soient bien entendu ni séfarades ni ashkénazes, les sept pensent qu’ils adopteront, par la suite, les coutumes séfarades. Et ce probablement parce que, selon les spécialistes, les premiers Juifs de Kaifeng furent des marchands venus de Perse ou d’Irak exerçant leurs talents le long de la route de la soie. D’ailleurs, tous ces jeunes avouent qu’idéalement, après s’être convertis, ils aimeraient bien épouser une Juive d’origine perse.
En fait, le lien initial avec le judaïsme de ces sept Chinois varie. Certains n’ont appris leur ascendance juive qu’au moment de leur adolescence alors que d’autres ont grandi dans des familles qui évitaient de consommer du porc et où les grands parents tentaient d’inculquer quelques traditions juives à leurs petits-enfants. Ainsi, Wang Yaacov (24 ans) se moque gentiment de ceux qui pensent qu’il a changé son nom en Israël. « Mon grand-père l’a trouvé dans le ‘Houmach », a-t-il expliqué au magazine américain Forward.
Si l’on en croit Xue Fei (22 ans), leurs parents sont tous satisfaits de la présence de leurs enfants en Israël « parce que, dans la Bible, il est écrit que, venus des quatre coins du monde, tous les Juifs reviendront ici ». « C’est chez moi », dit, de son côté Li Fei (22 ans), décrivant ainsi ce qu’il a ressenti quand, peu de temps après son arrivée dans le pays, il s’est rendu au Mur des Lamentations.
C.G.