Les événements de Kiev sont relatés dans le monde entier. Si on ne peut pas réellement se faire une idée de la situation politique, on constate quand même que les opposants au régime, inféodé à la Russie, ont eu des pertes importantes parmi leurs manifestants. Avec la fuite du président, qui vient d’être destitué par le parlement, une nouvelle ère va-t-elle s’ouvrir ? Témoignage d’un Juif orthodoxe qui se trouve sur place.

La place de l’Indépendance ressemblait la semaine dernière à un véritable champ de bataille. Mais samedi soir, les manifestants sont sortis célébrer leur victoire et ont acclamé l’opposante Ioulia Timochenko, se déplaçant sur chaise roulante, qui vient d’être libérée de prison après le départ précipité du président Ianoukovitch.

Ces scènes ont été suivies notamment par un membre de l’organisation Hatsalah en Ukraine, Hillel Cohen. Il a confié ses impressions au site Kikar Hashabat.
 
Selon ses estimations, les violences ont pris fin. Mais, précise-t-il, il faut quand mettre faire encore preuve d’une grande prudence, vu la présence de quelques extrémistes. Et de rappeler : « Nous avons traversé une période d’anarchie totale et nous sommes à présent dans l’expectative. Pendant quelques jours, c’était l’incertitude complète du lendemain ».
 
Hillel Cohen a encore indiqué qu’il avait traversé Kiev à pied pendant Shabbat, en compagnie de ses enfants, pour aller rendre visite à un Juif hospitalisé après une maladie, alors qu’il se rendait à Ouman.  « Le calme régnait dans les rues, a-t-il poursuivi, mais vers 16 heures, nous avons entendu des explosions de feux d’artifice depuis la place centrale ».
 
Apparemment, son apparence de Juif religieux ne lui a causé aucun désagrément, au contraire. Les gens le traitent avec respect, affirme-t-il, mais cela ne signifie pas que tout le monde se comporte ainsi. Il a ajouté que plusieurs Hassidim avaient été molestés ailleurs par des manifestants qui les avaient même menacés de leur arme en les insultant. Personne n’a été blessé, fort heureusement, mais cette agression a semé un vent de panique.
 
Hillel Cohen semble optimiste quant au dénouement de cette rébellion. Il pense que tout rentrera dans l’ordre d’ici quelques jours.