Un Juif victime d’une accusation de meurtre rituel : c’est la triste aventure vécue par un certain Raphael Lévy, marchand de bestiaux, condamné à mort au 17e siècle par un tribunal qui, au terme d’un procès sommaire et expéditif, truffé de faux témoignages, l’avait rendu responsable de la mort d’un enfant chrétien, disparu mystérieusement un mois plus tôt.
L’affaire remonte à 1669 et il aura fallu près de 350 ans pour que cette injustice soit réparée et qu’un hommage soit enfin rendu à cette victime de l’antisémitisme de l’époque. Une plaque vient d’être apposée en son souvenir dans le village de Glatigny, en Moselle, où s’est déroulée cette triste histoire.
Sur cette plaque sont inscrits, gravés en lettres noires, les mots suivants : « A la mémoire de Raphael Lévy, martyr juif de Boulay, brulé vif à Metz le 17 janvier 1670 pour un crime rituel qu’il n’avait pas commis, sur l’enfant de Glatigny, Didier Lemoine ».
La plaque a été dévoilée en présence des membres du Consistoire israélite de Moselle, du président du Consistoire Central et de Paris, le Dr Joël Mergui, du Grand Rabbin Bruno Fiszon et du maire de la commune, Victor Stallone, accompagné du préfet de Moselle. Plus d’une centaine de personnes ont assisté à la cérémonie solennelle : parmi elles se trouvaient notamment des descendants de Raphaël Lévy.
Il faut quand même souligner qu’à l’époque, certaines voix s’étaient fait entendre, après la mort de Raphaël Lévy, pour clamer son innocence. Le roi Louis XIV, qui se serait intéressé de près au dossier, aurait déclaré par la suite qu’il n’était pas coupable. Le Parlement de Nancy avait, lui aussi, décidé de le réhabiliter dès 1699.