L’Argentine connaîtrait ces dernières années un regain d’antisémitisme qui se manifesterait surtout sur Internet. Cela inquiète les responsables de l’organisation DAIA, représentante officielle des communautés juives locales.
Cela fait douze ans que la DAIA recense régulièrement les incidents antisémites et dans son dernier rapport, datant de décembre 2012, elle note que leur nombre a légèrement augmenté. Mais ce qu’elle souligne surtout, c’est que les méthodes ont changé.
L’auteur de ce rapport, Marisa Brayland, a précisé que 263 incidents avaient été relevés en 2011. Ce chiffre, a-t-elle précisé, n’est pas supérieur à l’année précédente mais il y a toutefois une différence : la majorité des incidents ont été recensés sur Internet, à travers des courriers électroniques, des réseaux sociaux ou des pages Internet.
La DAIA est régulièrement informée par des citoyens qui dénoncent tel ou tel acte antisémite, comme par exemple une croix gammée sur une place publique ou des graffitis menaçant les Juifs. Pour le directeur exécutif de l’organisation juive Victor Garelik, c’est en relatant le moindre incident qu’on peut lutter le plus efficacement contre toute forme de discrimination. La DAIA a d’ailleurs une adresse électronique réservée aux plaintes.
L’Argentine est, en Amérique Latine, le pays qui a accueilli le plus grand nombre de Juifs dont des rescapés de la Shoah. Malheureusement, elle a été également la première destination pour les anciens chefs nazis qui fuyaient les représailles en Europe après la Seconde Guerre mondiale.
Le président de la DAIA, Julio Schloss, a tenu à préciser que l’Argentine n’était pas un pays antisémite. « Mais, a-t-il ajouté, il y a de l’antisémitisme et c’est ce que nous devons combattre pour que cela change ».