On sait bien que devenir bat-mitsva pour une fille n’implique pas les mêmes « festivités » que pour un garçon. Même si ces dernières années, les fêtes organisées pour les filles ont tendance à se rapprocher de celles que l’on voit pour les garçons, cette étape de la vie féminine reste moins marquée. Du moins extérieurement. Toutefois en Israël la nouvelle « mode » est

d’organiser des fêtes réservées aux filles et aux mères. Dans cette intimité féminine, les esprits se libèrent et la vigueur des danses n’a souvent rien à envier à celle que l’on voit chez les hommes lors de mariages par exemple.

Un nouveau phénomène gagne aussi du terrain que ce soit dans les milieux orthodoxes ou plus traditionnels. Les jeunes filles ne fantasment plus sur les cadeaux qu’elles vont recevoir ou sur la tenue qu’elles vont porter. Non, elles s’engagent dans des actions de volontariat et participent avec leurs mères à des séminaires sur toutes sortes de sujets. Bref, elles apprennent leur rôle, celui qu’elles doivent tenir comme acteur actif du peuple juif, maintenant responsable et conscient de ses devoirs et de ses obligations tant religieuses que sociales. En un mot comme en cent, les jeunes filles de 12 ans veulent aujourd’hui donner un sens à l’étape qu’elles franchissent.

Oshra Koren, responsable d’un tel programme à Raanana explique : « une fois par semaine et pendant plusieurs mois, les mères et les filles apprennent qui étaient certaines femmes qui ont marqué l’histoire et la tradition juives. Elles découvrent le rôle de Myriam ou Deborah, fortes personnalités de la Bible, ou celui de Dona Gracia au Moyen Age ou encore qui est la Rabbanit Bracha Kapach qui a gagné le Prix Israël. Dans une société dominée par le pouvoir des hommes, il est important de faire ressortir le travail des femmes qui a souffert d’un certain manque de relation publique. » Mais le programme comprend aussi une partie de volontariat. Par exemple à Raanana, mères et filles donnent de leur temps à l’association Yad Sarah pour nettoyer des inhalateurs par exemple. Chaque jeune-fille fait également un don pour l’achat d’une chaise roulante.

Mais on constate que ces programmes qui rapprochent les mères et les filles à un moment important de la vie de ces dernières ont aussi une influence sur le reste de la famille. En effet, Amit Carmon avait 9 ans quand sa grande sœur Noam a suivi un tel programme avec sa maman. Elle a elle aussi voulu faire quelque chose sans attendre les 3 ans qui la séparaient encore de sa propre bat-mitsva. Elle a donc commencé  sans plus attendre à récolter de l’argent auprès de son entourage. Le moment venu elle a pu offrir une chaise roulante, une pompe à lait et un réservoir à oxygène. Dans la foulée, leur petit frère de 6 ans a lui aussi décidé de suivre l’exemple de ses grandes sœurs. Il espère bien que dans 7 ans, les fonds qu’il aura récoltés aideront Yad Sarah à acheter un véhicule pour le déplacement des personnes handicapées.

Le 5 avril prochain aura d’ailleurs lieu la « journée des bonnes volontés » à laquelle 70 000 israéliens avaient participé l’année dernière. Une bonne introduction en matière pour les petites bénévoles en herbe.

Valérie Cudkowicz