Ayant appris par la presse qu’un sefer-Torah venu d’Irak avait été transféré en Israël, le ministre irakien de la Culture veut maintenant le récupérer.
Personne, du moins officiellement, ne sait comment un sefer-Torah venu d’Irak s’est retrouvé en Terre sainte. Nul ne sait non plus quelle est son exacte provenance puisque, selon les autorités irakiennes elles-mêmes, ledit sefer-Torah n’a jamais fait partie des objets détenus par leur Musée d’Etat et qu’il n’est enregistré dans aucune de leurs archives.
Cela dit, dès que la télévision israélienne a fait mention de sa présence dans le pays, affirmant qu’une certaine somme d’argent avait été déboursée pour se le procurer, que le ministre de la Culture irakien a demandé à son collègue des Affaires étrangères ainsi qu’à Interpol de vérifier ces allégations et de se faire confirmer que, par la suite, l’objet reviendrait à son point départ. Et ce, sans se soucier de savoir si le sefer-Torah faisait partie du trésor national – en clair si, probablement, il avait été volé aux Juifs par Saddam Hussein et ses sbires – ou s’il appartenait à des particuliers.
« Tout ce qui est en Irak est la propriété du peuple irakien »
« Il est illégal de posséder des parchemins ou des objets irakiens dans d’autres pays aux termes des conventions internationales et des traités », a expliqué Abdul Zahra al-Talqani, porte-parole du ministère du Tourisme d’Irak au site Gulfnews. Mais dans la mesure où il n’existe pas de relations diplomatiques entre Israël et l’Irak, Bagdad cherche maintenant l’intervention d’un tiers qui le représenterait lors d’éventuelles négociations. « Notre argument de base est que tout ce qui est en Irak est la propriété du peuple irakien et fait partie de son héritage culturel, précise le même, que l’objet ait été initialement aux mains du gouvernement ou détenu à titre privé », précise A. Z. al-Talqani.
Malgré ces appels officiels, nul ne semble prêt à se mobiliser pour le retour du sefer-Torah comme l’admet A. Z. al-Talqani qui reconnaît que « personne n’a contacté le ministère ». Et comme, si l’on en croit les experts, le sefer-Torah litigieux appartenait très probablement à une personne privée, on comprend que nul ne se presse pour finalement être complice d’un vol. Même si celui-ci remonte à plusieurs années.
C.G.