Pour 63% des Israéliens, un homme converti par des autorités non orthodoxes doit être considéré comme un juif à part entière. La question fait l’objet d’un lourd débat au sein de la société israélienne depuis plusieurs dizaines d’années, débat renforcé après la Alya massives de dizaines de milliers de russes dont on n’a pas toujours pu clairement établir l’identité juive. Comment a évolué l’opinion israélienne ces dernières années ? Etat des lieux.
La plupart des Israéliens considèrent aujourd’hui qu’un homme converti en dehors du milieu orthodoxe, fait à part entière parti du peuple juif. C’est ce qui est apparu à la lumière du dernier sondage commandé par le ministère israélien de la diaspora auprès de l’institut des statistiques Shilouv. L’objectif du sondage était d’évaluer l’opinion des israéliens sur les communautés juives de diaspora, et la question des conversions est l’une des plus sensibles.
A noter que 30% des israéliens sont opposés à l’intégration dans leur milieu d’un homme converti par une autorité non orthodoxe. 68 % des personnes interrogées estiment également qu’il faut travailler à préserver le lien communautaire des juifs mariés à des non juifs, et qu’il faut toujours considérer ces couples comme appartenant au peuple juif, 21 % des sondés ont manifesté leur opposition à cet effort.
Les personnes interrogées proviennent de tous les milieux à savoir orthodoxes, sionistes religieux traditionalistes ou encore laïcs, et ce en proportion équivalente à la taille de ces communautés dans l’ensemble de la population israélienne.
Autre données phare de ce sondage, les Israéliens n’ont pas la même considération pour les juifs de diaspora et les israéliens ayant choisi de s’établir à l’étranger (« Yordim »).
De même, si la population locale soutient les investissements fait par l’état d’Israël pour maintenir le lien avec les communautés juives extérieurs (72% d’opinions favorables), elle n’estime que les Yordim aient droit au même genre d’attentions…67 % des Israéliens sont ainsi opposés au droit de vote pour les Israéliens résidents à l’étranger.
A souligner enfin que les sondés se définissant comme religieux, qu’ils soient orthodoxes ou traditionalistes, ont manifesté un lien nettement plus fort aux communautés juives de diaspora.