Le journaliste de France 3 se retrouve sur le banc des accusés pour avoir diffusé les images d’un « mur des imbéciles » mis en scène par des juges de gauche. À moins que l’on ne lui fasse payer son respect du Chabbat et ses opinions sur l’affaire al-Dura….
Cela pourrait être une blague de potache, de mauvais goût, mais sans grande conséquence : un collage de photos de personnalités baptisé « Mur des imbéciles ». Sauf que le mur en question se trouve dans les locaux du Syndicat de la Magistrature (SM), une organisation très à gauche et que les personnalités clouées au pilori sont toutes classées à droite. L’affaire a d’abord provoqué une très vive polémique politico-médiatique, sur fond de débat sur la neutralité attendue de magistrats chargés de rendre la justice. Mais c’est désormais le journaliste Clément Weill-Raynal, l’homme par qui le scandale est arrivé, qui se retrouve sur le banc des accusés.
Début avril, alors qu’il se trouve dans les locaux parisiens du Syndicat de la Magistrature pour en interviewer la présidente, le journaliste judiciaire de France 3 remarque le fameux « Mur des imbéciles » où il reconnaît entre autres, Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux (qualifié d’« homme de Vichy »), Nadine Morano, Luc Chatel, le criminologue Alain Bauer ou encore les journalistes, David Pujadas et Yves Thréard du Figaro. Gênés, les syndicalistes demandent à l’équipe de télévision de ne pas filmer cette partie de la pièce. Une injonction à laquelle le cameraman, selon Clément Weill-Raynal « s’empresse d’obéir ». Lui, au contraire, filme le tout à l’aide de son téléphone portable. Des images qui ressurgiront quelques jours plus tard sur le site internet Atlantico, provoquant une énorme vague d’indignation à droite. Plusieurs des personnalités visées ont d’ailleurs annoncé leur intention de porter plainte contre « ce scandale absolu » dénoncé par Jean-François Coppé, le président de l’UMP, lui aussi épinglé. Face au tollé, la garde des Sceaux, Christine Taubira a même été contrainte de monter au créneau à l’Assemblée nationale, pour exprimer sa « vive émotion » et sa « consternation » et rappeler qu’il « est inadmissible que des personnes soient mises en cause individuellement ». La ministre de la Justice a d’ailleurs saisi le Conseil supérieur de la magistrature, afin qu’il établisse s’il y a eu un manquement à la déontologie de la part du Syndicat de la magistrature.
Mais très vite, c’est Clément Weill-Raynal qui se retrouve sur le banc des accusés. Des rumeurs parties de la rédaction de France 3 l’accusent d’avoir « volé » ces images pour porter préjudice à une organisation de gauche. En interne, le syndicat national des journalistes CGT-SNJ réclame même des sanctions contre celui qu’il accuse d’une « manœuvre politique ». Dans la foulée, la direction de la chaîne télévisée annonce d’ailleurs l’ouverture d'une procédure disciplinaire contre son journaliste.
Après avoir dans un premier temps nié être l’auteur des images du « mur des imbéciles », ce dernier décide finalement d’assumer pleinement ce geste dont il se dit fier. Il serait surtout, souligne-t-il, d’une « manœuvre de diversion » du syndicat des journalistes France Télévisions qui cherche à l'« abattre » pour avoir « découvert quelque chose de gravissime qui jette un discrédit sur l'ensemble de la justice française ». « Si je suis sanctionné, je le vivrai comme une grande injustice mais pas comme un déshonneur », assure ce chomer Chabbat dont le refus de travailler le vendredi et le samedi et les opinions « différentes » sur la question israélienne lui valent l’hostilité d’une partie de la rédaction de France 3.
C’est d’ailleurs en partie de ce côté là qu’il faut chercher la cause des attaques de la CGT-SNJ contre le journaliste judiciaire. L’organisation syndicale qui ne lui a pas pardonné d’avoir pris parti contre Charles Enderlin dans certains de ses articles publiés dans Actualité Juive avait déjà demandé des sanctions à son encontre en 2011. Une analyse nuancée par Gilles-William Goldnadel, l’avocat du journaliste. « C’est un des aspects de cette affaire, mais le problème est encore plus profond », explique-t-il. « En réalité, une grande partie du monde journalistique est en phase avec le SM ». Un syndicat rappelle l’avocat polémiste « très décomplexé dans son antisionisme » et dont il a plusieurs fois dû affronter les positions lors de procès contre le boycott d’Israël.
Source Hamodia.fr