Les autorités du Québec s’apprêteraient à proposer au vote une loi visant à imposer une nette séparation entre « la religion et l’Etat ». Cela signifie en clair que le port de la Kippa, mais aussi du Hijab, du turban, de la croix et du Maguen David pourrait prochainement être interdit dans tous les bureaux du gouvernement.

Cette charte des valeurs du Québec, préconisant ces mesures, a été présentée il y a quelques jours par le chef du gouvernement, Mme Pauline Marois, et le ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, Bernard Drainville. Voulant « renforcer notamment le rôle et la place de la laïcité », elle préconise  de bannir toutes marques extérieures de culte religieux dans les institutions publiques.  
 
Ce projet de loi sera soumis au vote de l’Assemblée générale dès cet automne et il est déjà clair qu’il rencontrera de nombreuses réticences. Dans la charte, il est notamment stipulé que « le meilleur moyen de respecter les croyances de chacun consiste à rester neutre ». Et de préciser que « ce principe permet de promouvoir le pluralisme en garantissant un traitement équitable envers toutes les convictions religieuses ».
 
Comme on peut l’imaginer, cette initiative est loin de faire l’unanimité. Le ministre du Multiculturalisme Jason Kenney l’a vivement critiquée, estimant qu’elle risquait de porter atteinte à  la liberté de culte à laquelle les Canadiens étaient très attachés. Un leader de l’opposition s’y est aussi formellement opposé. Quant au Bnai Brith Canada, il l’a également dénoncée, affirmant qu’il était inadmissible que «  le gouvernement choisisse d’ignorer les droits fondamentaux et les libertés des minorités du Québec ».