L'attaque au couteau contre un agent de sécurité du tramway de Jérusalem le 10 novembre a été perpétrée par un Palestinien de 11 ans. Ces terroristes de plus en plus jeunes sont un problème pour Israël mais aussi pour la société palestinienne.

Comment se méfier d'un enfant ? C'est probablement ce qu'a pensé l'agent de sécurité qui patrouillait dans la rame de tramway qui venait de quitter le quartier arabe de Shuafat pour entrer dans Pisgat Zeev. Ces quelques secondes d'incrédulité ont failli lui coûter la vie quand il a été agressé par deux enfants palestiniens de 11 et 14 ans. C'est la deuxième fois en moins d'un mois que des Palestiniens aussi jeunes choisissent la voie du terrorisme. Le premier était ce jeune de 13 ans qui avait grièvement blessé un Israélien de son âge dans le quartier de Pisgat Zeev le 13 octobre dernier.

Dans le camp de Shuafat au nord de Jérusalem, d'où sont sortis ces apprentis terroristes, c'est surtout le déni. Pour l'oncle des deux jeunes agresseurs, ses neveux sont les victimes. Israël exécute des enfants palestiniens innocents de sang-froid. Presque tous les adultes tiennent le même discours et parlent de conspiration israélienne. Personne ne veut reconnaitre la réalité. Seuls les plus jeunes les soutiennent. Visiblement, les parents sont dépassés et cachent leur malaise derrière des théories complotistes.

Si l'on ne fait rien, le phénomène va s'aggraver, avertit Anat Berko. La députée Likoud, qui est aussi une criminologue spécialisée dans l'étude du terrorisme, a consacré des années à interviewer des terroristes emprisonnés. Elle est catégorique : faute de mesures rapides, les terroristes vont utiliser des enfants de plus en plus jeunes. Ils savent que la législation israélienne a fixé la majorité pénale à 14 ans et exploitent la faille.

Anat Berko a donc présenté une proposition de loi prévoyant que les mineurs de 12 à 14 ans, coupables d'actes de violence à motivation nationaliste soient détenus dans des institutions fermées, avant de purger la peine correspondant à la gravité de leur délit. Et pour les plus jeunes, ce sont les parents qui devront être responsabilisés. « Ces enfants grandissent dans un environnement d'incitation à la haine alimenté par le discours médiatique et par leurs manuels scolaires. Pour le bien de leurs enfants, ces parents doivent prendre leurs responsabilités ».

Pascale Zonszain pour Actualité Juive