« Moi la mort, je l'aime comme vous, vous aimez la vie ». Voici une des phrases prononcées par le terroriste islamiste Mohamed Merah, l’assassin de Montpellier et de Toulouse, lors de ses négociations avec les policiers.

Comment le sait-on ? Parce que la chaîne TF1 a diffusé, dans une émission, des extraits des conversations entre le forcené et les policiers qui tenaient le siège de son appartement après le massacre d’Ozar Hatorah. TF1 affirme posséder près de quatre heures et demie d’enregistrement. Finalement, comme on le sait, Merah a été abattu au moment de l’assaut final, alors qu’il tentait de prendre la fuite.
 
Il s’agit d’un document sonore précieux qui n’avait pas encore été révélé au public. D’ailleurs, pour le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, les medias n’auraient pas dû le diffuser. Mettant en doute les bonnes intentions du « diffuseur », Valls a dénoncé cette pratique en soulignant « qu’aucune précaution n’avait été prise pour respecter les familles des victimes ».
 
Il n’empêche qu’il apporte un éclairage édifiant sur les liens de Merah avec Al Qaïda et sur ses séjours en Afghanistan et au Pakistan, dans des camps d’entrainement. Il y révèle notamment qu’il aurait pu commettre des attentats en Amérique mais qu’il avait préféré « attaquer la France » parce que c’était « plus simple ».
 
Merah a indiqué aussi, au cours de ses pourparlers avec les policiers, qu’il souhaitait prendre pour cible des militaires, des policiers et des gendarmes. Quant au meurtre horrible perpétré dans l’école Ozar Hatorah, où il a massacré avec un sang froid atroce une petite fille de 8 ans, Myriam Monsonégo, puis deux petits garçons, Arieh et Gabriel Sandler avec leur papa Jonathan, il prétend qu’il n’avait pas été prémédité. Il se serait agi pour lui d’une « action improvisée ». Des révélations qui glacent le sang et qui montrent que l’individu tuait sans discernement.
 
Mais ce qui est particulièrement grave aussi, c’est qu’il prétend avoir échappé à la vigilance de la police. Il le dit clairement lorsqu’il s’entretient, avant l’assaut final de la police, avec un agent de la Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI). Il lui a déclaré notamment : « Quand tu m’as convoqué, quand j’étais dans vos bureaux, j’étais en contact avec eux (Al Qaïda), je les avais trouvés (…) Je crois que c’est une des plus grandes erreurs de ta carrière ».

Une phrase qui incite maintenant l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », à mener une enquête administrative …