Doit-on signaler l’origine juive des lauréats du Prix Nobel, au risque de susciter des réactions antisémites ? C’est la question qu’on peut se poser une nouvelle fois cette année, après la publication des noms des heureux bénéficiaires de cette prestigieuse distinction.
Le débat est ouvert depuis quelques temps, suite à la réaction plutôt malsaine de deux universitaires qui ont prétendu, il y a quelques années, qu’il fallait revoir les critères d’attribution du Prix Nobel.
Le premier, Jan C Biro, est professeur honoraire à l’Institut Karolinska de Stockholm, capitale de la Suède, et le second est un professeur américain de psychologie, Kevin B. MacDonald, enseignant à l’université d’Etat de Californie. Ils font tous deux partie d’un comité qui prétend dénoncer « le parti pris juif » du prix Nobel en estimant qu’il s’agit d’une « violation de la volonté de son fondateur ».
Il faut dire que depuis l’existence de ce prix, le nombre des lauréats juifs est assez impressionnant. Mais il n’est pas évident pour tout le monde, comme en témoigne l'action de ce comité, qu’ils ont été récompensés pour leur compétence dans leur domaine et que cette distinction n’a rien à voir avec leurs origines juives.
L’Etat d’Israël, en revanche, peut s’enorgueillir de ses prix Nobel qui témoignent des progrès technologiques impressionnants qu’il a enregistrés. Ces dernières années, ce sont des personnalités scientifiques de premier plan qui se sont distinguées, chacune dans son domaine : Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie en 2002, Aaron Ciechanover et Avraham Hershko, prix Nobel de Chimie 2004, Israël Aumann, prix Nobel d’économie 2005, Juif religieux arborant barbe et kippa, et Ada Yonath, prix Nobel de Chimie 2009.