La loi sur la Shoah adoptée en Pologne par la Diète et par le Sénat devait encore obtenir l’aval du président polonais Andrzej Duda. Celui-ci, qui avait déjà fait savoir qu’il l’approuvait, a annoncé son intention de l’entériner.
Les réactions sont multiples, notamment en Israël. Et comme première conséquence, on apprend que le voyage officiel en Pologne du ministre de l’Education Naftali Benett, qui devait partir mercredi, a été annulé lundi par les autorités polonaises.
De son côté, le directeur général du Centre Rabbinique européen et de l’Association des Organisations Juives dans l’Union Européenne (EJA), Rav Menachem Margolin, aurait annoncé son intention d’entamer une action en justice auprès de la Cour constitutionnelle de Pologne. Il a déclaré ‘qu’il était impensable qu’un Etat membre de l’Union européenne ait le droit de déformer l’histoire’.
Le rabbin Margolin a ainsi chargé les conseillers juridiques de son association d’examiner tous les moyens juridiques permettant d’annuler le projet de loi. Il a précisé qu’il lancerait également une action au niveau du parlement européen et dans d’autres institutions de l’UE pour que cette loi soit abrogée.
Il a déclaré : « Cette législation est une gifle, surtout en ce jour de commémoration internationale de la Shoah, non seulement pour les victimes et l’histoire, mais aussi pour ces citoyens polonais qui ont reçu le titre de Juste parmi les Nations pour avoir sauvé des Juifs de l’extermination nazie, contrairement à d’autres, trop nombreux, qui ont coopéré avec les Nazis ».
Rappelons que d’après les données publiées par Yad Vashem, entre 30 000 et 35 000 Juifs polonais, ce qui correspond à près de 1 % de l’ensemble de la communauté juive du pays, ont survécu grâce à l’aide de leurs compatriotes polonais. Et on peut rajouter à cela que 6 620 Polonais non-juifs, nombre le plus important pour un seul pays, ont été honorés du titre de ‘Juste parmi les Nations’.