Abba Issi dit au nom de Samuel le Petit : " Le monde est comme le globe de l’oil. Le blanc de l’oil, c’est l’océan qui entoure l’univers, L’iris, c’est ce continent-ci, La pupille, c’est Jérusalem, Et l’image dans la rétine, c’est le Temple. "

Dérekh Eretz Zouta 9.

Préface

Rabbi Na’hman disait : " Partout où je vais, je vais à Jérusalem. " Il en est ainsi de chaque Juif, que le message éternel de Jérusalem accompagne toute sa vie durant. Il aspire à cette cité pour qu’elle s’accomplisse pleinement comme " ville de paix ". Il pleure la destruction de son Temple, arraché pour un temps à son peuple.

Chaque jour nous prions pour Jérusalem, " mère d’Israël ". Nous l’évoquons toutes les fois que nous rendons grâces à Dieu après nos repas, ainsi que dans notre rituel de prières du Chabbat et des jours de fêtes. Et lorsque nous peignons les murs de nos habitations, nous laissons un carré vide pour rappeler celle qui fut le siège de notre Temple détruit.

Sous le dais nuptial, on place des cendres sur la tête du fiancé et l’on casse un verre en souvenir de Jérusalem. A la mort d’un Juif, on glisse dans son cercueil un peu de terre provenant de cette ville chérie entre toutes.

A la fin du Séder pascal et des offices de Yom Kippour, tout le peuple juif, à l’unisson, exprime le vou de sa prompte restauration en proclamant : " L’an prochain à Jérusalem. "

Nous entretenons avec elle une relation d’amour, en témoignage de laquelle nous l’évoquons en toutes circonstances. Nous ne pouvons l’arracher de nos pensées. Comme le dit le Talmud : " Dix mesures de beauté sont descendues sur ce monde. Neuf ont été données à Jérusalem et une au reste du monde. "

Il est clair que, dans le vécu du Juif, Jérusalem se trouve partout. Bien plus qu’une ville, elle constitue un concept fondamental qui s’est attaché, à toutes les époques, au cour de son existence.

La date du 28 Iyar 5727 (7 juin 1967), qui a marqué la réunification de Jérusalem sous un gouvernement juif, représente un tournant historique pour les Juifs du monde entier. Jérusalem redevenue capitale d’Israël, c’est là un événement contemporain d’une portée immense.

Le but de cet ouvrage est cependant d’aller au-delà de la géographie, du peuplement et de l’histoire de la capitale qu’est Jérusalem. Son objet essentiel est d’expliquer comment elle a pu obséder la conscience juive tout au long des siècles, et de la définir comme concept religieux bien plus que comme ville.

Il serait pourtant injuste d’en conclure que l’auteur a laissé de côté des aspects importants caractérisant Jérusalem. Ce livre constitue une étude approfondie de l’une des données essentielles de la Torah.

Une fois de plus, nous sommes reconnaissants au Rabbin Aryeh Kaplan de nous avoir offert cette contribution incomparable.

Le Ramban (Na’hmanide) écrivait en 1268 : " La gloire du monde est Eretz Israël, la gloire d’Eretz Israël est Jérusalem, la gloire de Jérusalem est le Saint Temple. "

Puisse la gloire de la Présence divine être restaurée bientôt et de nos jours dans le Temple reconstruit !

" Lechana haba biYerouchalaïm. " L’an prochain à Jérusalem !

Baroukh Taub