La dépression post-natale est un mal qui touche parfois des mères après leur accouchement, les faisant sombrer dans un abattement apparemment inexplicable. Jusqu’à présent, il était difficile de prévoir cette réaction extrême suivant la naissance d’un enfant et d’y remédier. Les choses vont peut-être changer grâce à de nouvelles recherches effectuées par le Machon Tal*, collège universitaire pour femmes religieuses se trouvant à Jérusalem, qui est la branche féminine du Machon Lev

Ce mal se manifeste par divers symptômes : une humeur maussade presque toute la journée, un manque d’appétit ou au contraire une boulimie inhabituelle, des insomnies, des tensions perpétuelles, un grand désarroi et parfois même une absence de contact avec le bébé et un manque d’intérêt à son égard qui peut prendre, même si les cas sont rares, des proportions inquiétantes.
 
On a toujours attribué cette dépression soit à l’état psychique de la parturiente, soit à son environnement familial.  Mais à présent, les chercheurs sont sur une nouvelle piste, après l’examen de six femmes qui ont dû être hospitalisées ou suivre un traitement psychiatrique après la naissance de leur enfant alors qu’elles n’avaient jamais eu de troubles de ce genre par le passé.

Ils ont en effet trouvé dans leur organisme, lors de l’analyse de leur ADN, des modifications génétiques importantes qui les différencient nettement des autres femmes examinées ne souffrant pas de ce mal.


 
Pour le Dr Anna Landesman, qui dirige cette étude au Machon Tal, il semble encore prématuré de parler de traitement efficace. Toutefois, c’est en bonne voie. Si on parvient à déceler à temps les signes précurseurs de telles crises, a-t-elle expliqué, il sera possible d’avertir la femme enceinte et sa famille proche et de prescrire des soins permettant d’éviter à temps le développement de cette dépression.
 
La dépression post-natale touche entre 10 et 15 % des accouchées. Elle peut avoir des répercussions fâcheuses sur l’entourage familial de la parturiente ainsi que sur le développement du nourrisson et sur ses liens avec sa mère. 

*Le Machon Tal est un collège universitaire pour femmes religieuses, qui se trouve à Jérusalem. Il s’agit du premier institut de haut niveau qui offre à ses étudiantes la possibilité de combiner des études juives et l’obtention d’un bon diplôme en ingénierie ou en marketing.