Les nouvelles technologies ont toujours posé des problèmes théologiques aux croyants des différentes religions. Dernier exemple en date: les rabbins vont débattre pour déterminer si les véhicules du futur dans lesquels on pourra conduire par la simple force de l’esprit pourront être utilisés le shabbat.
Le problème a été soulevé lors de la 18e Conférence sur «la Torah et la science» organisée par le Jerusalem College of Technology en Israël. Plus de 200 personnes ont participé jeudi à cette journée, présidée par le professeur Noah Dana-Picard, d’origine française. Une des interventions a été faite par le rabbin Dror Fixler, qui est aussi ingénieur en électro-optique. Fixler y a projeté la vidéo ci-dessous montrant le test grandeur nature d’un véhicule manœuvré uniquement par l’activité du cerveau, sans que le conducteur ne touche le volant, intitulée «Comment conduire avec votre cerveau?». L’entreprise Autonomos y présente son prototype, qui utilise un casque contenant 16 capteurs qui mesurent les signaux électromagnétiques envoyés par le cerveau.
Les mesures prises par les capteurs peuvent ensuite être interprétées comme des modèles par un ordinateur. L’ordinateur apprend à différencier quatre modèles différents d’activité cérébrale et à les associer aux deux directions, droite et gauche, et à la commande d’accélérer ou de ralentir. Une fois l’entraînement de l’ordinateur fini, le volontaire peut faire bouger un objet de la gauche à la droite de l’écran de l’ordinateur par la simple pensée. En connectant l'ordinateur à un système spécialement installé sur une voiture, ces commandes actionnent directement le volant et les pédales du véhicule.
Pour Fixler, la question des actions commandées par la simple activité cérébrale peut soulever des problèmes quant leur utilisation le shabbat. En effet, même si la personne n’a aucune intervention physique directe pour manipuler et diriger la voiture, le fait d’y penser pourrait faire partie de la liste des activités interdites le shabbat aussi appelées melakha.
Les autorités religieuses doivent désormais déterminer si les objets artificiels qui réagissent aux impulsions cérébrales, dont certains vont être commercialisés bien avant le prototype de voiture automatique, comme par exemple un œil artificiel qui permet aux aveugles de voir, peuvent être utilisés pendant le shabbat. Ces nouveaux objets sont le résultat de 40 ans de recherche en science du cerveau. S’ils apportent indubitablement des améliorations dans la vie de certaines personnes, ils peuvent aussi faire l’objet de débats contradictoires sur leur utilisation le jour du shabbat.
La rédaction
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